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- Lutte ouvrière n°2056
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Leur société
Le chanoine Sarkozy dans ses oeuvres.
Sarkozy rendant visite au pape le 20 décembre, est devenu " chanoine d'honneur de Saint-Jean de Latran ". Le président a fait venir quelques invités surprenants dont Jean-Marie Bigard. Voir le spécialiste des sketches scatologico-mysogines baiser l'anneau papal avait quelque chose de surréaliste !
À Rome, Sarkozy a vilipendé avec force ce monde " obsédé par le confort matériel " et " l'accumulation de richesses ". Venant d'un homme qui exhibe dès qu'il peut ses luxueuses Rollex et passe ses vacances sur le yacht d'un ami multimilliardaire, cela ne manque pas de saveur. D'autres affirmations du chanoine Sarkozy témoignent d'une vision de l'histoire qui relève de la simple propagande catholique comme le fait de déclarer que " les racines de la France sont essentiellement chrétiennes ". Ou de saluer " la contribution exceptionnelle apportée par la France au rayonnement du christianisme " - sans doute une allusion à la Saint-Barthélémy ou à la révocation de l'Édit de Nantes !
Mais l'on a surtout pu constater que Sarkozy a récité devant les pontes de l'Église catholique une profession de foi antilaïque.
D'abord au travers d'une charge contre la loi de séparation de l'Église et de l'État de 1905 : " L'interprétation de la loi de 1905 comme un texte de liberté et de tolérance (...) est en partie une construction rétrospective ". Et pour bien enfoncer le clou, Sarkozy ajoute : " La laïcité n'a pas le pouvoir de couper la France de ses racines chrétiennes (...) La morale laïque risque de se changer en fanatisme quand elle n'est pas adossée à une espérance qui comble l'aspiration à l'infini ". Ben voyons ! Comme chacun sait, la morale religieuse, elle, ne court aucun risque de " se changer en fanatisme " !
Et le nouveau chanoine a découvert la cause du malheur du bon peuple : " Le désert spirituel des banlieues, la disparition des patronages, la pénurie de prêtres, n'ont pas rendu les Français plus heureux ". Car " dans la transmission des valeurs et l'apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé ", (devant le pape il a laissé de côté les imams et les rabbins).
Sarkozy a parlé de " laïcité positive ". Avec cette idée qu'il faudrait considérer " les religions comme un atout ". Dans le domaine de l'éducation, notamment, Sarkozy s'offusque de ce que " la République répugne à reconnaître la valeur des diplômes délivrés dans les établissements catholiques (...) et n'accorde aucune valeur aux diplômes de théologie. "
Si après cela les culs-bénis ne votent pas Sarkozy, c'est vraiment que dieu est un ingrat.