Grenelle de l'Environnement : Paroles, paroles...27/12/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/12/une2056.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Grenelle de l'Environnement : Paroles, paroles...

Deux mois après la fin du Grenelle de l'environnement, avec ses allures de grand-messe écologique et ses discours enflammés sur l'avenir de l'humanité, le gouvernement ne semble pas décidé à passer des promesses aux actes, si tant est d'ailleurs qu'il y ait eu de réelles promesses.

À la fin du Grenelle, Sarkozy et Borloo, le ministre de l'Environnement, avaient rivalisé de grandes phrases et de serments solennels. Il avait été promis que de grandes choses allaient être réalisées en matière de transport : lutte contre le fret par camion, accroissement significatif des réseaux de transports collectifs, le gouvernement avait même cité l'objectif de 1 500 km de tramway ou de bus en site propre d'ici à 2020. Une logique et une méthode de travail avaient même été définies à l'issue du Grenelle, selon lesquelles un projet non écologique ne pourrait désormais être réalisé que s'il était prouvé qu'il est impossible de faire autrement.

Deux mois plus tard, pas grand-chose ne s'est passé. Mise à part " l'écopastille " consistant en un système de bonus-malus à l'achat d'un véhicule, en fonction de ses émissions de carbone, aucune décision n'a été prise... ou plutôt, les seules décisions prises vont dans le sens inverse des annonces du Grenelle.

Le gouvernement avait, par exemple, promis que les 65 milliards d'euros de subventions au financement des transports collectifs de province allaient être rétablis. Cette subvention avait été supprimée en 2003 par le gouvernement Raffarin, à la fureur des élus locaux. Or, dans le budget 2008 qui est en discussion au Parlement, il n'y a rien à ce propos. En réalité, aucun plan concernant les transports n'a été prévu et, comme s'en est plaint un député de l'opposition, " la loi de finances 2008 ne propose aucune traduction financière ou budgétaire du Grenelle de l'environnement ".

Les lignes de tram et les " bus propres " ne sont donc pas près de voir le jour, sinon, comme c'est le cas depuis quatre ans, grâce aux fonds des collectivités locales.

Quant à la question du fret, là aussi le gouvernement, se dédit. Deux cent soixante-deux gares ne traiteront plus les wagons de fret isolés, obligeant les clients à transporter leurs marchandises par camion.

Il n'est donc guère surprenant que tous les participants au Grenelle (associations d'élus, syndicats, ONG écologistes) expriment leur déception. Tous... sauf le Medef, enchanté du tour que prennent les choses, en particulier que rien ne vienne entraver l'organisation de sa production à flux tendu qui oblige chaque jour des centaines de milliers de camions à rouler sur les routes.

Partager