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- Lutte ouvrière n°2056
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Dans le monde
Grande-Bretagne : Les sous-traitants sèment la pagaille dans la santé publique.
Un nouveau scandale lié à la sous-traitance dans le secteur public vient d'éclater en Grande-Bretagne.
Cette fois, il s'agit de la disparition de données médicales concernant des patients de neuf unités administratives régionales de la Santé publique.
Le gouvernement a fait cette annonce le 23 décembre, alors que les faits se sont déroulés au cours des deux mois précédents et toujours de la même façon : des dossiers informatiques enregistrés sur des cédéroms ont disparu au cours d'un transfert entre des unités de traitement informatique hospitalier.
La pagaille est telle que nul ne sait combien de dossiers ont été égarés, ni d'ailleurs s'il existe des copies de ces dossiers quelque part. Seule une unité régionale a osé en évaluer le nombre - City and Hackney, dans l'est de Londres, qui estime avoir perdu 160 000 dossiers. On peut donc penser que le nombre total de dossiers disparus dépasserait le million, au bas mot.
Quant à reconstituer les données médicales des dossiers pour lesquels il n'existe pas de copie, il ne faut pas y penser du fait du sous-effectif déjà ingérable dans la Santé publique.
C'est le troisième scandale de ce type, mettant en cause la négligence d'entreprises privées chargées de traitements informatiques pour le secteur public. Le premier avait concerné la disparition de cédéroms contenant les informations personnelles et bancaires des foyers bénéficiant des allocations familiales pour le compte de 25 millions d'enfants. Puis, au début de décembre, des disques du bureau des permis de conduire, contenant des informations concernant trois millions d'automobilistes, avaient à leur tour disparu. Bizarrement, et sans qu'aucune explication ait été donnée, la dernière trace de ces disques avait été repérée... dans l'État d'Iowa, aux États-Unis !
En fait, on en est arrivé au point où, à force de réduire les effectifs et d'imposer le passage en sous-traitance d'activités secondaires, mais vitales pour le bon fonctionnement des administrations publiques, celles-ci n'ont plus aucun personnel qualifié dans certains domaines (dont l'informatique) et dépendent entièrement de sous-traitants pour qui les contrats qui les lient à ces administrations ne sont qu'une façon de se servir de l'État comme d'une vache à lait. Mais pendant que les actionnaires de ces sous-traitants, dont certains sont des filiales de multinationales, se remplissent largement les poches, au final c'est la population laborieuse qui paie la note, avec des services publics parfois paralysés par ce parasitisme.