Fabio Lucci - Pantin (93) : La grève a payé.27/12/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/12/une2056.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fabio Lucci - Pantin (93) : La grève a payé.

Vendredi 21 décembre, après neuf jours de grève, les ouvriers des entrepôts de la société Fabio Lucci ont voté la reprise du travail en assemblée générale et décidé de reprendre tous ensemble le lundi matin. C'est aux cris de " on a gagné " qu'ils ont évacué le siège de Fabio Lucci à Pantin, ainsi que les entrepôts de Pantin et d'Argenteuil. Ils ont repris le travail le 24 décembre.

Fabio Lucci est connu pour ses bas salaires, l'absence de treizième mois et d'avantages sociaux, pas de chèques restaurant par exemple, sans parler du mépris de la direction pour ses ouvriers.

À Pantin, par exemple, les navettes pour la gare ne fonctionnent qu'aux heures des bureaux. Qu'il pleuve ou qu'il neige, les ouvriers des entrepôts doivent aller à pied, du quartier Bresson à la gare RER. La plupart des qualifications ne sont pas reconnues, comme pour les caristes dont la feuille de paye porte la mention : " manutentionnaire ".

Le ras-le-bol a débordé après des remarques méprisantes d'un chef à Argenteuil. Et comme le mécontentement était grand depuis longtemps, les ouvriers ont décidé la grève et le blocage des entrepôts, jour et nuit. Leur revendication : une augmentation de 100 euros, le treizième mois et des tickets restaurants.

La direction ne voulait pas lâcher. Une nuit, à Pantin, à 4 heures du matin, elle a même tenté de faire entrer des camions pour sortir des marchandises. Elle en a été pour ses frais, car les ouvriers qui dormaient dans des voitures étaient vigilants et ont déjoué la manoeuvre. À Pantin, où se trouve aussi le siège, des employées de bureau sont venues soutenir les grévistes rassemblés autour des braseros.

Au fil des jours de grève, la direction a été contrainte de lâcher un peu plus qu'elle n'aurait souhaité. Sa dernière proposition : une augmentation de 50 euros au premier janvier 2008, auxquels s'ajouteront 20 euros supplémentaires le premier juin. Trois jours de grève sont payés, une journée de grève sera récupérée et les retenues des jours restant seront étalées. La direction s'est engagée à la reconnaissance des qualifications et a accordé des formations de conducteur de transpalette. Enfin, les horaires de la navette à Pantin vont être revus.

Pour Argenteuil, elle s'est engagée à rénover les locaux, à faire fonctionner le chauffage et elle a accordé des " doudounes " contre le froid.

Bien sûr, les grévistes n'ont pas obtenu complètement les 100 euros, mais ils sont restés soudés pendant toute la durée de la grève. Les ouvriers des entrepôts, dont c'était la première lutte, ont découvert qu'ils pouvaient se faire respecter et faire aboutir leurs revendications. Pour le patron aussi, cela a été une découverte !

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