Biocarburants et écopastille : Quand le CO2 devient vert.27/12/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/12/une2056.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Biocarburants et écopastille : Quand le CO2 devient vert.

Charles de Courson, un des députés de la Marne, département très céréalier et betteravier, a déposé (puis retiré après promesse d'accord avec le gouvernement) un amendement pour supprimer le malus sur les véhicules utilisant du biocarburant.

En effet le Parlement devait se prononcer sur l'écopastille, autrement dit sur les malus et bonus des véhicules rejetant plus ou moins de CO2. Or il se trouve que la consommation d'éthanol, le biocarburant produit par fermentation puis distillation de céréales ou de betteraves sucrières, produit beaucoup plus de CO2 que l'essence, environ un tiers en plus.

Le biocarburant utilisé est le flexifuel, ou E85, composé de 85 % d'éthanol et de 15 % d'essence. Le constructeur d'automobiles Volvo, l'un des leaders en la matière, estime pour un de ses modèles que le rendement énergétique de l'E85 est inférieur de 40 % à l'essence. Il en faut donc beaucoup plus dans les réservoirs pour arriver au même résultat, et par conséquent les rejets de CO2 sont plus importants.

Cela pourrait se traduire par des pénalités de 200 euros pour la Ford Focus flexifuel, de 750 euros pour la Citroën C4 bioflex ou la Renault Megane Estate et même de 1 600 euros pour la Saab 9-5. De quoi décourager les acheteurs éventuels et porter un coup mortel à cette nouvelle filière encore peu développée en France mais qui l'est beaucoup en Suède et surtout au Brésil avec la canne à sucre.

Du coup les constructeurs automobiles engagés dans le flexifuel, ainsi que les représentants des céréaliers et betteraviers (dont M. de Courson) réclament que l'on ne taxe que la partie du gaz carbonique produite par les 15 % d'essence de l'E85 et pas celle produite par les 85 % d'éthanol. Cela au motif qu'avant de produire de l'éthanol, céréales et betteraves ont d'abord été des plantes qui ont absorbé du CO2 mais sans nous dire bien sûr ce qu'a coûté en termes énergétiques la production de ces plantes.

Une telle décision ferait basculer les véhicules du malus vers le bonus ! Que du bonheur pour les constructeurs automobiles, les céréaliers et les betteraviers. Quant à la planète...

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