Le ministre du Travail s'est rendu récemment dans une aciérie de Seine-et-Marne, à Montereau-Fault-Yonne, afin de vérifier l'accueil de la mesure gouvernementale proposant de " monétiser " les jours de RTT, présentée comme l'un des volets du texte sur le pouvoir d'achat.

La scène, filmée par FR3, était édifiante : Xavier Bertand, coiffé d'un casque anti-bruit, s'appuyant sur l'approbation très mesurée d'un salarié présenté comme " cadre " gagnant 2 500 euros brut par mois, qui apprécierait de pouvoir payer plus vite les traites sur sa maison.

Le commentaire du document insistait sur la petite minorité des 350 salariés qui serait seule intéressée par le paiement des RTT et poursuivait sur les ouvriers, en trois-huit, qui avaient bien besoin de leur temps libre. L'un d'eux, dépanneur, précisait que " le boulot est pénible ", " on cavale beaucoup " et " on a besoin de souffler ". Un représentant CGT résumait l'état d'esprit des ouvriers : " Travailler plus, c'est vivre moins, du fait de la pénibilité du travail dans la métallurgie, chaleur, bruit, poussière, travail de nuit, travail répétitif, autant de facteurs qui réduisent l'espérance de vie des salariés ", ajoutant que, pour commencer, cela se traduirait par vingt emplois supprimés.

Le ministre du Travail concluait pourtant : " Oui, ça va marcher, je repars confiant. " Fatigue due au vendredi, trop de bruit dans l'aciérie ou... surdité de classe ?