SNCF : Les tables rondes... ne tournent pas dans le bon sens13/12/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/12/une2054.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : Les tables rondes... ne tournent pas dans le bon sens

Comme il était à craindre, les dernières tables rondes n'ont pas apporté grand-chose de plus que celles qui les ont précédées.

Celles du 4 puis du 7 décembre ont confirmé l'augmentation des retraites de 1,43 % par l'intégration de primes jusque-là non prises en compte dans le calcul de leur montant. Elles ont également confirmé la création d'un dixième échelon d'ancienneté, qui représente une augmentation du salaire de 3,6 % pour ceux qui auront trente-trois ans d'ancienneté en 2008 et trente ans d'ancienneté en 2012. Il est également prévu 0,5 % d'augmentation par semestre travaillé au-delà de 55 ans dans la limite de sept semestres, soit une augmentation maximum de 3,5 % pour ceux qui travailleront jusqu'à 58 ans et demi. Beaucoup de mesures ne concernent que des suppléments individuels, liés à des promotions, qui ne toucheront qu'un nombre très limité de cheminots. Quant au compte épargne-temps, il permettra de se priver de repos durant toute sa carrière pour les prendre avant la retraite avec un petit supplément.

Toutes ces mesures visent à inciter les cheminots à travailler plus longtemps pour compenser le manque à gagner sur la retraite. Mais les quarante ans de cotisation, les décotes et l'indexation des pensions sur les prix seront intégralement appliqués. De plus, la direction a décidé d'allonger de vingt-cinq à trente le nombre d'années nécessaires pour bénéficier du minimum retraite garanti (soit 1 077 euros brut à ce jour), ce qui signifie un net recul pour les cheminots.

Evidemment, les dirigeants syndicaux qui ont demandé ces négociations, entreprise par entreprise, qui ont arrêté la grève commencée le 14 novembre en expliquant qu'il fallait prendre le temps de négocier sérieusement, ont quelques difficultés à expliquer aujourd'hui le bien-fondé de leur politique. Pour tenter de sauver la face, ils ont appelé, dans une grande confusion, à des journées de grève " presse-boutons ". La CGT a d'abord appelé pour le 13 décembre, puis a annulé sans autres explications ; d'autres, SUD, FO, CFDT parlent de grève reconductible pour plus tard. Et après l'échec d'un appel qui n'en est pas un, ces mêmes dirigeants syndicaux expliqueront que les cheminots comprennent mal leur tactique ou ne sont plus assez combatifs, et qu'en conséquence il ne leur est pas possible de faire plus !

Pourtant, un certain nombre de cheminots ont tiré les leçons de l'impasse dans laquelle a conduit la politique des dirigeants syndicaux et cette prise de conscience comptera dans les prochaines grèves, dans un avenir peut-être pas si lointain. Car la politique de la direction de la SNCF et celle du gouvernement préparent immanquablement de nouveaux conflits.

Partager