La Banque Postale : Du service public à l'usure à grande échelle13/12/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/12/une2054.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La Banque Postale : Du service public à l'usure à grande échelle

La ministre de l'Économie a autorisé lundi 19 novembre La Banque Postale à accorder des crédits à la consommation. C'est un nouveau pas dans la transformation en entreprise rentable, et donc privatisable, de ce qui était un service public.

Ce processus est en cours depuis longtemps à La Poste, et patiemment poursuivi par tous les gouvernements. Mais la ministre actuelle y met un cynisme particulier. En effet, la plupart des neuf millions de détenteurs de compte à La Banque Postale sont des travailleurs et bien souvent des chômeurs, voire des érémistes. Les jours où les pensionnés, chômeurs ou " bénéficiaires " des minima sociaux perçoivent leurs allocations, il y a la queue aux guichets pour retirer les vingt ou trente euros nécessaires pour aller faire les courses.

C'est donc aux gens les plus démunis, au moment où ils sont le plus désemparés, que La Banque Postale va proposer des crédits à la consommation. La ministre le sait si bien qu'elle précise qu'elle a demandé à La Poste " une attention particulière à la protection du consommateur et à la prévention du surendettement ". Mais en matière " d'attention " au consommateur, le plus probable est que La Poste voudra inciter les guichetiers à placer le plus de prêts possible, à faire pression sur les gens qui n'ont plus rien pour qu'ils acceptent un crédit, éventuellement même un crédit... pour rembourser leur crédit.

Évidemment, la motivation de La Poste ne sera pas de rendre service, il s'agit de prêts à intérêts et chacun sait qu'on peut faire de gros bénéfices en prélevant des intérêts sur des petites sommes quand cela concerne des millions de gens.

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