Interdiction des bombes à sous-munitions : De bonnes paroles qui n'engagent à rien13/12/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/12/une2054.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Interdiction des bombes à sous-munitions : De bonnes paroles qui n'engagent à rien

Une conférence internationale sur l'interdiction des bombes à sous-munitions vient de se terminer à Vienne. Ces explosifs largués par avion ou par hélicoptère se décomposent avant de toucher le sol en de multiples petites mines, et sont répandus ainsi sur d'immenses espaces. Ces mines restent, pendant parfois des décennies, susceptibles d'exploser au moindre contact. Ces engins sont étudiés pour ressembler à des objets anodins que des enfants peuvent ramasser pour jouer avec.

Pendant trois jours, les représentants de cent trente-huit États ont doctement discuté et se sont majoritairement mis d'accord pour soutenir un futur traité d'interdiction d'utilisation de ces engins. Mais on reste loin, même en parole, de la disparition de ce type d'armement. Des pays comme les États-Unis, où de nombreux industriels les produisent, ne se sont même pas donné la peine d'envoyer un représentant à cette conférence. Et des pays qui étaient présents et ont voté pour le projet ont souhaité " un traité pas trop contraignant " pour leurs industriels. Pour les uns des exemptions, pour les autres une période de transition, ou encore des dérogations, comme l'a demandé la France, en invoquant le fait que leur production était, elle, plus morale que d'autres car leurs mines useraient de systèmes d'autodestruction, systèmes que les associations humanitaires dénoncent comme inefficaces. Par contre tous les pays présents se sont dit prêts à " faire des efforts sur l'assistance aux victimes, le déminage " et ce qu'elles appellent " l'éducation des victimes potentielles ".

Ainsi, les puissances qui répandent ces bombes par millions partout dans les zones de conflits osent se présenter comme des protecteurs des populations civiles qui vivent sous la menace permanente, des années après que ces conflits ont cessé. Elles ne font qu'ajouter le cynisme à leur ignominie.

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