Selon l'Insee, la baisse du chômage se poursuit, le taux de chômeurs s'établissant à 7,9 % de la population en France métropolitaine. Il n'en fallait pas plus pour que la ministre de l'Emploi, Christine Lagarde, s'en félicite, soulignant que c'est la première fois depuis le 3e trimestre 2002 que ce taux repasse sous la barre des 8 %.

La réalité est pourtant loin de ce " Tout va très bien, madame la marquise ". D'abord parce que ce sont 2,2 millions de personnes qui sont ainsi officiellement privées d'un emploi, auxquelles il faut ajouter tous les chômeurs qui, parce qu'ils ont été radiés, dissuadés de s'inscrire ou parce qu'ils ne remplissent pas les conditions pour être indemnisés, ne sont pas pris en compte. Ensuite parce que ces statistiques excluent les quatre départements d'outre-mer, où le chômage atteint plus de 30 % de la population active.

Autre manière de dissimuler la réalité, les emplois à temps partiel. Ce sont ainsi 1,4 million de personnes qui se voient imposer un temps partiel... et les salaires de misère qui vont avec. Comme le relève d'ailleurs l'institut des statistiques, cette catégorie de travailleurs " augmente depuis début 2006, soit depuis le début de la baisse du chômage ".

En fait, loin de s'améliorer comme le prétendent Sarkozy et ses ministres, la situation des travailleurs ne cesse de s'aggraver. Et ce ne sont pas les responsables des Restos du coeur, qui laissent penser le contraire, eux qui à la veille de leur 23e campagne notent une augmentation de 10 % de la fréquentation de leurs centres au cours des deux dernières saisons .