L'ONU a réuni à Bali de dix à quinze mille VIP, dont cent trente ministres, des acteurs de cinéma plus glamour et écolos les uns que les autres et quelques vedettes de moindre grandeur. Il s'agit, dix ans après la conférence de Kyoto qui n'a eu aucun résultat, de discuter encore et toujours de la lutte contre le réchauffement climatique. Pour ceux des participants qui penseraient que débattre de l'avenir, peut-être sombre, de la planète est une tâche parfois pénible et souvent démoralisante, l'ONU a cette fois-ci organisé son sommet sur des " plages de rêve ". La conférence se déroule donc dans une ambiance à fois mondaine et festive, propre à aider ces gens-là à la prise de conscience écologique, sans toutefois les faire sombrer dans la morosité.

Pour leur permettre de se concentrer sur leur noble objectif, un nombre suffisant de policiers tient fort heureusement les autochtones de Bali éloignés des lieux de la conférence. Ainsi protégés, débarquant de leurs jets et de leurs limousines climatisées, tous les bons apôtres donnent des interviews au bord des piscines des hôtels de luxe, prédisant l'apocalypse si l'humanité ne change pas radicalement son mode de vie.

Eux-mêmes ont d'ailleurs courageusement montré l'exemple de la frugalité : ils ont tombé la veste de façon à n'user que modérément des climatiseurs et auraient décidé à l'unanimité de boire leur whisky sans glace, pour économiser l'énergie.