Armatis - Nevers (Nièvre) : Des subventions pour une société déjà prospère13/12/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/12/une2054.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Armatis - Nevers (Nièvre) : Des subventions pour une société déjà prospère

Sous le titre " Création de 400 emplois ", le journal de la municipalité de Nevers annonce l'implantation d'un centre d'appels du groupe Armatis pour le début de l'année 2008.

Après Calais, Boulogne-sur-Mer, Châteauroux et Caen, c'est le cinquième centre d'appels ouvert par Armatis en cinq ans. Comme pour les autres centres, l'installation se fait dans des bâtiments d'usines fermées depuis des années (LU à Calais, la Seita à Châteauroux). A Nevers, c'est dans l'ancienne usine Philips que le centre va s'installer.

Armatis n'a eu aucune peine, il lui a suffi de se laisser guider par les collectivités locales (département, ville) qui se sont chargées des démarches. Armatis procède ainsi à chaque installation et partout bénéficie de nombreuses subventions publiques.

À Nevers, il a été particulièrement choyé. Le PDG a d'ailleurs déclaré que " les offres des collectivités locales s'étaient révélées décisives pour s'implanter en Bourgogne ". Armatis a en fait bénéficié de 5 500 euros d'aides directes par emploi. À cela il faut ajouter 500 000 euros pour la réhabilitation du bâtiment, plus une somme complémentaire du département pas encore chiffrée, et entre 500 000 et un million d'euros de la région Bourgogne pour la formation du personnel.

Armatis n'est pourtant pas dans la misère. Il va réaliser en 2007 un chiffre d'affaires de 70 millions d'euros, en progression de 40 % par rapport à 2006. Il a racheté deux de ses concurrents (Convergys et le Fil Conducteur) et fait partie des dix plus importantes entreprises du secteur des centres d'appels. En octobre 2007, il a été acheté par le fonds d'investissement CIC LBO Partners (fonds d'investissement de la banque CIC et du Crédit Mutuel) qui dispose d'énormes moyens financiers. C'est dire qu'Armatis aurait très bien pu trouver les fonds propres pour financer son implantation à Nevers.

Le groupe Armatis est connu comme un modèle d'exploitation. Les salariés sont payés entre 900 et 950 euros par mois, avec un complément aléatoire de 20 à 150 euros de prime, variant selon la nature et le nombre de produits vendus par téléphone.

À Calais et à Boulogne-sur-Mer, une grève a éclaté en juillet 2007 qui a entraîné la moitié du personnel. Elle réclamait le versement du salaire le 1er du mois, l'arrêt des modifications de planning à la dernière minute, moins de pression, l'arrêt des avertissements abusifs et un samedi sur deux de repos.

La municipalité socialiste de Nevers, en annonçant les 400 emplois, a vanté les mérites d'Armatis qui serait " une entreprise citoyenne ", sans dire un mot des salaires et des conditions de travail.

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