Le 12 novembre, suite à un contrôle routier sur le campus d'Orsay, un étudiant sans papiers s'est retrouvé en centre de rétention, menacé d'expulsion immédiate. Cet étudiant nigérien avait été débouté de l'asile politique il y a quatre ans, et depuis la préfecture de l'Essonne refuse qu'il dépose un dossier de demande de régularisation.

Cette arrestation a suscité une vive indignation parmi les étudiants de la faculté d'Orsay et un mouvement de solidarité, à l'initiative de son entourage et des militants de RESF, s'est organisé. D'autant plus facilement qu'une partie des étudiants, mobilisés contre la loi Pécresse, sont également choqués par la politique du gouvernement vis-à-vis des sans-papiers.

En moins de deux jours, une pétition demandant la libération d'Abdu et sa régularisation a recueilli plus de 1 700 signatures. Par ailleurs, un rassemblement réunissant plusieurs centaines d'étudiants et quelques enseignants a été organisé le jour de sa comparution devant le tribunal administratif le 16 novembre, avant de se former en cortège vers la présidence de l'université. Les étudiants l'ont ensuite envahie et une délégation a été reçue, accompagnée des slogans " Libérez Abdu " et " Non aux expulsions, oui à l'éducation pour tous " scandés par les manifestants.

Devant notre insistance, les responsables de l'université ont fait remonter la protestation jusqu'au recteur, lui demandant de contacter la préfecture. Une heure plus tard, on apprenait qu'Abdu avait été libéré et l'arrêté préfectoral de reconduite à la frontière annulé par le tribunal.

La situation d'Abdu n'a pas pour autant été régularisée, mais c'est au moins un premier recul, imposé par la réaction de solidarité des étudiants.