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- Lutte ouvrière n°2051
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Dans les entreprises
Renault - Le Mans : Deux licenciés réintégrés, une claque pour la direction
Le 6 avril 2007, la direction de Renault licenciait cinq ouvriers de l'usine du Mans pour faute lourde, c'est-à-dire sans préavis, sans indemnités ni paiement de congés payés. Elle les accusait de jets de projectiles à tir tendu sur les cadres regroupés en contre-piquets de grève, lors des mouvements de grève des 15 et 16 mars contre un accord de flexibilité.
En fait, la direction a licencié ces travailleurs pour l'exemple, pour faire peur et pouvoir ainsi appliquer sa flexibilité, rejetée pourtant par une majorité du personnel. C'est ce qui est apparu au grand jour lors des deux premières audiences prud'homales.
Vendredi 16 novembre, soit sept mois plus tard, le tribunal des prud'hommes de Boulogne-Billancourt vient d'ordonner la réintégration de deux d'entre eux.
Cette décision est une première victoire, même si elle est incomplète, car trois camarades restent dehors pour le moment. Et c'est aussi une claque pour Renault et ses atteintes au droit de grève.
Les travailleurs de l'usine l'ont d'ailleurs bien compris ainsi : lors de la distribution du tract annonçant la nouvelle des deux réintégrations, le jour même en équipe du soir, nombre d'entre eux ont marqué leur joie et leur satisfaction, tandis que les cadres et les chefs faisaient grise mine.
Deux travailleurs vont donc pouvoir rentrer dans l'usine la tête haute, après avoir été traités de voyous par la direction dans sa propagande : c'est une première chez Renault. La lutte va continuer pour que les trois autres puissent faire de même.