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RATP : "La grève c'est notre affaire"
Depuis le début du mouvement dans le secteur ouest de Paris, des grévistes de la RATP se sont organisés en assemblée générale inter-secteurs. Estimant que les grévistes sont au premier rang des combats, que ce sont eux qui créent le rapport de force par leur nombre, leur implication et leur détermination, plus de trente agents s'étaient réunis le 22 octobre après la première période de grève, pour mettre en place une structure où tous les grévistes pourraient non seulement s'exprimer mais surtout décider et mettre en oeuvre leurs propres décisions. Et ce, de la façon la plus démocratique qui soit.
Sur ce terrain, ils ne partaient pas de rien. Lors de la grève de 2003, ils avaient procédé de cette façon. Dès le début du mouvement actuel, certains se rappelant de l'expérience passée disaient : " Nous devons cette fois partir de là où nous nous étions arrêtés en 2003. "
Les jours qui ont suivi la journée de grève du 18 octobre, et surtout à la reprise du mouvement le 14 novembre, des appels ont été lancés pour que les grévistes s'organisent, se rassemblent, se soudent, soient une force plus grande que si chacun restait isolé dans son secteur.
L'assemblée générale du 14 novembre a été un succès, montrant que l'initiative répondait à un réel besoin. Les grévistes y ont élu leurs représentants chargés de mettre en oeuvre toutes les décisions qui pourraient être prises. Ils ont constitué des équipes pour prendre contact avec les agents d'autres secteurs, organiser le cortège de la manifestation du jour même, où l'assemblée de l'Ouest parisien est apparue avec ses banderoles et ses slogans : " 37,5 ans pour tous ", " La grève, c'est notre affaire ". Enfin, l'assemblée a décidé d'une adresse aux syndicats, leur demandant d'accepter des observateurs à toutes les rencontres qui seraient organisées avec la direction ; demande à laquelle aucun d'entre eux n'a répondu. Il était pourtant bien normal que les grévistes soient tenus informés et puissent donner leur avis. Le lendemain, l'assemblée, plus nombreuse encore puisqu'elle regroupait 400 personnes, décidait d'élire un comité de grève de 14 membres.
Le mardi 20 novembre, les grévistes appelaient à une assemblée générale centrale dans une salle du XXe arrondissement de Paris. Venus de vingt secteurs différents de la RATP, ils se sont retrouvés en nombre un peu plus restreint mais toujours décidés à maintenir leur grève, qu'ils ont d'ailleurs revotée comme ils le font depuis le début. Puis, ils ont organisé leur cortège pour la manifestation de l'après-midi et décidé de se rendre le lendemain, mercredi 21 novembre, devant le bâtiment de la direction de la RATP, où doivent s'ouvrir les négociations.
Alors que beaucoup commencent à sentir que les principales directions syndicales ont déjà programmé l'abandon du mouvement, les grévistes de l'assemblée générale centrale réaffirment leur attachement aux revendications pour lesquelles ils sont en grève.