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Dans les entreprises
La Poste - Nantes, Rezé, Vertou : Une semaine de grève
Une centaine de postiers qui s'occupent du courrier du centre-ville de Nantes, et des villes de Rezé et Vertou viennent de mener sur les trois sites en même temps (ce qui est plutôt rare) une grève contre les suppressions d'emplois et l'allongement des tournées.
Sur Vertou, La Poste veut supprimer six jours de repos dans l'année et faire que les postiers n'aient plus qu'un samedi de libre toutes les... neuf semaines ! À Rezé, cinq facteurs se retrouvaient enlevés des quartiers sur lesquels ils travaillaient, quant à Nantes-Bretagne ce sont dix emplois qui y sont supprimés.
Le premier jour de grève, le 6 novembre, à Nantes-Bretagne nous sommes montés voir le directeur à une quarantaine pour lui dire : " On n'en veut pas de vos suppressions d'emplois. " Deux heures plus tard, nous avons rejoint les grévistes de Rezé et Vertou devant la direction de Loire-Atlantique-Vendée, avant d'entrer dans les locaux.
Nous avons tenté de faire connaître et d'étendre notre mouvement, non seulement en diffusant un tract aux usagers le long de nos manifestations, mais aussi en allant à une quarantaine appeler à des assemblées générales dans les deux autres grands centres courrier de Nantes : Nantes-Éraudière et Nantes-Rollin, où les postiers ont déjà subi de nombreuses pertes d'emplois ces dernières années, et qui alors s'étaient mis en grève, sans succès.
Avec ceux de Rezé, nous sommes aussi allés manifester devant le centre de tri parallèle mis en place pour faire distribuer le courrier par des intérimaires.
Bien que les trois sites soient entrés en lutte volontairement en même temps, les décisions ont été prises par centre, ce qui fait que des négociations " locales " ont mené à la reprise du travail sur Vertou, puis Rezé, alors que les facteurs et agents de collecte de Nantes-Bretagne, eux, reconduisaient la grève chaque jour en assemblée générale. Ils n'ont en fin de compte repris le travail que jeudi 15 novembre, après neuf jours de grève. La Poste ne retirera que sept jours de salaire, à raison d'un jour par mois, et abandonne toutes sanctions et poursuites. La direction s'engageait aussi à ce que les grévistes ne passent pas les dizaines de milliers de lettres en souffrance du fait de la grève. Pour ce qui est des emplois, La Poste ne recule pas, alors que les restructurations qui ont déjà eu lieu dans d'autres centres montrent que ses projets ne sont pas faisables sans dépassements d'horaires.
Nous n'avons pas fait reculer La Poste, mais il y a au moins une chose que La Poste ne pourra pas nous reprendre : la fierté d'avoir mené ce mouvement pour garder nos emplois.
Depuis la reprise du travail, La Poste a en fait décidé de ne pas respecter ses engagements, et de nous redonner à traiter le trafic en reste de la grève. Face à cela, en attendant le prochain coup de colère, un seul remède : adapter... la cadence de travail et tout faire pour éviter les tendinites au tri !