À Paris, la police chasse régulièrement les familles qui campent depuis cinquante nuits rue de la Banque, au pied du " Ministère de la crise du logement ", pour réclamer un logement décent. Elles refusent de s'entasser plus longtemps dans les hôtels sordides et dangereux tenus par des marchands de sommeil. Les policiers délogent aussi les familles installées sous des tentes ou des abris de fortune au bord du boulevard périphérique.

L'an dernier, à Paris, c'est au bord du canal Saint-Martin que des tentes avaient été installées pour abriter des SDF. Le gouvernement avait fait des promesses (on était avant les élections !) mais n'en avait relogé qu'une petite partie dans des bâtiments de l'armée situés en banlieue. Cette année, un nouveau campement de sans-logis est monté le long de la Seine, près de la gare d'Austerlitz. Ainsi, même dans Paris, on voit apparaître ce qu'il faut bien appeler des bidonvilles, qui se déplacent en fonction des expulsions policières.

Chasser les SDF et les mal-logés, c'est la seule réponse de ce gouvernement au problème crucial du logement que rencontrent les travailleurs, et plus particulièrement les plus pauvres d'entre eux. Quitte à ce que des SDF meurent de froid, comme cela s'est produit pour deux d'entre eux, l'un à Ajaccio le 16 novembre, l'autre à Marseille le lendemain.