- Accueil
- Lutte ouvrière n°2050
- La mort du pilote qui bombarda Hiroshima : Les vraies raisons d'un massacre.
Divers
La mort du pilote qui bombarda Hiroshima : Les vraies raisons d'un massacre.
Paul Tibbets, le pilote du bombardier qui le 6 août 1945 largua sur Hiroshima au Japon la bombe atomique qui provoqua sur le coup la mort d'une centaine de milliers de personnes, vient de mourir dans son lit, à 92 ans, dans la peau d'un général en retraite qui n'a jamais exprimé le moindre regret, et qui déclarait sans rougir : " J'ai bien dormi toutes les nuits ", s'abritant derrière les ordres reçus.
Il aura survécu vingt-neuf ans à Claude Eatherly, le radio-opérateur de l'avion de reconnaissance qui signala que les conditions météo étaient parfaites sur Hiroshima et permettaient de tout filmer. Ce dernier ne se remit jamais d'avoir joué un rôle déterminant dans cette tragédie en choisissant la cible. Pendant tout le reste de sa vie, il milita contre l'arme nucléaire et dénonça les mensonges des politiciens.
Car, contrairement à ce que l'on a affirmé, l'anéantissement d'Hiroshima et de Nagasaki n'a pas servi à raccourcir la guerre et à épargner d'autres vies.
En août 1945, le Japon était à genoux. Cinquante ans après, dans ses Mémoires, l'amiral Leahy, chef d'état-major particulier de Roosevelt puis de Truman, reconnut que " les Japonais étaient déjà vaincus et prêts à se rendre. (...) L'utilisation de cette arme barbare ne nous a pas aidés à remporter la guerre. " Autre témoin qu'on ne saurait suspecter d'antimilitarisme, le général Eisenhower affirma, lui : " À ce moment précis, le Japon cherchait le moyen de capituler en sauvant un peu la face. (...) Il n'était pas nécessaire de frapper avec cette chose horrible. "
Il faut dire que les bombes A sur Hiroshima et Nagasaki avaient d'autres buts. D'une part, le gouvernement américain tenait (quitte à sacrifier quelques généraux nippons désignés comme criminels de guerre) à sauvegarder le régime impérial japonais, en tant que garant de l'ordre social. Et les bombardements atomiques dispensaient ce régime de fournir la moindre explication sur la faillite de sa politique.
Et, plus important encore, ces bombardements étaient aussi un signal envoyé à l'URSS, la preuve que les États-Unis disposaient de " l'arme absolue " entraînant désormais une supériorité militaire écrasante sur Staline qui était encore leur " allié ".
C'était le premier geste de la Guerre froide.