Tchad : Du " pré carré " au pétrole.01/11/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/11/une2048.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Tchad : Du " pré carré " au pétrole.

L'affaire de l'Arche de Zoé se produit au moment où les autorités françaises s'apprêtaient à déployer un nouveau contingent de troupes dans la région à cheval sur le Tchad et le Darfour voisin. Le gouvernement français s'était assuré le parrainage des Nations unies et de l'Union européenne. Le dictateur tchadien avait des réticences. Il a visiblement profité de cette affaire pour les exprimer à nouveau.

D'ici la mi-novembre, trois mille militaires, dont plus de la moitié sont des soldats français, devaient se déployer au Tchad. Officiellement, il s'agirait de pacifier la région en mettant un terme à la situation qui a provoqué la famine au Darfor. Cette intervention a beau se draper dans les plis des drapeaux de l'ONU et de l'Union européenne, elle s'inscrit parfaitement dans la tradition des nombreuses interventions militaires françaises au Tchad.

Les dictateurs tchadiens successifs, Idriss Déby depuis 1990, Hissène Habré depuis 1982, Goukouni Weddei en 1979, comme leurs prédécesseurs, n'ont pu se maintenir que parce qu'ils bénéficiaient de l'appui sans faille de l'impérialisme français. Dès lors qu'ils écartaient leurs rivaux, même quand ils avaient pu être auparavant des adversaires de l'État français comme Hissène Habré, ils recevaient le soutien du gouvernement français.

La présence militaire française au Tchad est permanente. Le Tchad est une position stratégique au centre de l'Afrique, qui plus est un pays qui, malgré sa pauvreté, peut rapporter gros à quelques uns. Auparavant à Boussac grâce au coton, aujourd'hui à Total peut-être depuis la découverte de champs pétrolifères, bien que le pétrole qui aiguise tant d'appétits soit actuellement aux mains des compagnies américaines. On ne peut dire où le dictateur tchadien entend aller, remonnayer son alliance avec la France ou changer de partenaires. On voit en tout cas qu'on est loin de préoccupations humanitaires.

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