Sénégal : La population en butte à la flambée des prix.01/11/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/11/une2048.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Sénégal : La population en butte à la flambée des prix.

Nous reproduisons ci-dessous un article consacré à la situation au Sénégal, publié dans Le Pouvoir aux Travailleurs, mensuel trotskyste de l'Union Africaine des Travailleurs Communistes Internationalistes.

Il n'y a quasiment pas un jour où l'on n'apprend que telle ou telle denrée de base a augmenté de prix au Sénégal. Un jour c'est le riz, un autre l'huile, le gaz, le sucre ou la boîte de lait ou de tomate concentrée. La dernière augmentation est celle du prix du pain. La Fédération nationale des boulangers a pris les devants en annonçant qu'il va y avoir prochainement une pénurie de farine et que cela se traduira par un renchérissement du coût du pain.

La vie quotidienne des familles de condition modeste est un vrai calvaire. Même ceux qui ont du travail et un salaire régulier ne peuvent plus joindre les deux bouts. Les enfants sont obligés d'attendre la tombée de la nuit pour manger le seul repas quotidien. Et la plupart du temps, il n'y a ni viande ni poisson. On se contente du riz et de la sauce.

Selon une étude publiée par la Banque mondiale, plus de la moitié des travailleurs sénégalais ne touchent même pas le salaire minimum légal qui est de 36 892 francs CFA (soit environ 56 euros). Sachant qu'un salaire doit faire " vivre " parfois plus de cinq personnes, on imagine la souffrance que doivent endurer des centaines de milliers de familles, qui ont à payer le loyer, la nourriture, l'éducation des enfants, les fournitures scolaires, etc. Chacun doit " se débrouiller ", selon l'expression populaire. Il faut rappeler que pendant que les prix s'envolent, les salaires, eux, sont bloqués depuis des années. Et quand les enseignants ou les agents hospitaliers demandent des augmentations, ils n'ont droit qu'au mépris et à l'arrogance du gouvernement. Que dire alors de tous ceux qui n'ont pas de revenu régulier ?

La dernière flambée des prix, intervenue juste après la réélection du président Wade, avait failli créer des émeutes à Dakar. Après avoir donné le feu vert aux commerçants d'augmenter leurs prix, le gouvernement a fait semblant de faire marche arrière. Il a annoncé à la radio et dans la presse que les prix allaient baisser. Mais ils avaient tout de même augmenté.

C'est toute cette misère et ce désespoir qui poussent de plus en plus de jeunes à tenter leur chance en Europe, au péril de leur vie. Avec l'aide de l'Espagne, entre autres, les autorités sénégalaises diffusent des clips à la télé pour convaincre les jeunes de rester au pays. On y parle de " retour à la terre ", d'" aide à la création d'entreprise ", etc. Ce ne sont que des paroles et des promesses en l'air.

Tout le monde n'est cependant pas à la même enseigne au Sénégal. Pendant que la grande majorité de la population croupit sous le poids de la misère toujours plus grande, une toute petite minorité vit dans l'opulence. Le long de la Corniche fleurissent des villas qui se font concurrence dans l'étalage de signes extérieurs de richesse. Les enfants de la bourgeoisie locale roulent dans des voitures de luxe. (...) Certains dépensent en une nuit ce que beaucoup de travailleurs ne pourraient pas gagner en plusieurs années de travail. (...) C'est cela la réalité de la société capitaliste, une société profondément inhumaine à laquelle il faudra un jour que les exploités mettent fin.

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