Une note de l'Élysée révèle qu'il serait question d'augmenter le salaire de Sarkozy de 140 %. Il passerait ainsi de 8 300 euros à 20 200 euros brut par mois. Cela aurait, paraît-il, le mérite de la transparence, puisqu'il serait question de fixer désormais la rémunération du président de la République par une loi alors que jusque-là le président pouvait en décider à sa guise. Cette transparence ne va cependant pas jusqu'à expliquer que ce " salaire " est surtout de l'argent de poche puisque la plupart des dépenses de vie quotidienne sont réglées par l'Élysée : Cécilia Sarkozy bénéficiait ainsi d'un cuisinier dans son appartement de Neuilly.

Mais à ceux qui s'insurgeraient contre une telle augmentation alors que nombre de salariés peinent à toucher en un an ce que Sarkozy touche en un mois, les défenseurs du président répondent par avance que sa rémunération est inférieure à celle du Premier ministre et à celle de ses homologues étrangers. Ce serait donc la moindre des choses que d'aligner son salaire... par le haut.

Évidemment les mauvaises langues, nombreuses parmi les cheminots ou les hôtesses de l'air, par exemple, pourraient dire que lorsqu'il s'agit des travailleurs, c'est de l'alignement des salaires ou retraites vers le bas dont Sarkozy est le champion. Mais ceux-là ne comprennent sans doute rien à l'économie...

Évidemment, même après cette augmentation, les émoluments de Sarkozy, même après augmentation, ne seront rien à côté des revenus des principaux actionnaires des grandes sociétés.

Mais on est bien loin de l'attitude des dirigeants de la Commune de Paris de 1871, décidant que la rémunération d'un élu ne saurait être supérieure à celle d'un ouvrier professionnel !