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- Lutte ouvrière n°2048
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Leur société
France : Géographie de la pauvreté.
Une étude récente de l'Insee sur l'évolution des revenus de 1996 à 2004 confirme ce que l'on peut constater d'expérience : l'existence d'un nombre important de pauvres à l'aune des " seuils de pauvreté " officiels, qui s'établissaient à 788 euros en 2004. Il y avait cette année-là déjà près de 12 % de pauvres dans le pays. Mais cette moyenne cache une très forte disparité dès que l'on aborde les moyennes départementales et plus encore communales.
Ce sont les départements urbains et populaires du Nord, du Pas-de-Calais, des Bouches-du-Rhône et de la Seine-Saint-Denis qui connaissent le plus grand nombre de pauvres. Dans ces départements, les familles nombreuses et monoparentales sont particulièrement concernées par la pauvreté. Un enfant sur quatre vit dans une famille ayant des revenus inférieurs aux seuils.
Les moyennes départementales donnent une vision partielle et faussée des inégalités. Celles-ci se révèlent bien davantage à l'échelle locale. On constate alors une très grande disparité de richesse entre des communes riches et des communes pauvres, voire très pauvres.
La concentration des plus pauvres devient dramatique lorsqu'elle concerne un grand nombre d'habitants d'une même commune. Les communes pauvres doivent faire face à des difficultés de plus en plus grandes. Leurs ressources se réduisant, elles ne peuvent plus assurer correctement les services dont elles ont la charge et qui compensaient en partie la pauvreté de leurs administrés. Cela augmente alors encore les difficultés et le sentiment de pauvreté des habitants de ces localités.
Selon le maire de Sevran, une commune de la Seine-Saint-Denis, " il y a une différence de plus en plus grande entre les villes qui ont des moyens et celles qui n'en ont pas. Depuis 2001, Sevran est devenu moins riche ". Problème de l'emploi, crise du logement, " il y avait déjà un regroupement spatial des inégalités, aujourd'hui, on est en train de construire et de structurer les ghettos de demain ".
La concentration des riches et des pauvres dans des lieux distincts n'est pas une nouveauté. On est loin des discours officiels sur la nécessaire " mixité sociale ".