Le 12 octobre, un technicien de l'usine ArcelorMittal de Florange est mort à 46 ans, de façon atroce, broyé par les cylindres du laminoir. Il était seul... S'il avait été avec un collègue de travail, il ne serait pas mort. À deux, le collègue aurait pu pousser l'arrêt d'urgence quand ce travailleur a été entraîné dans les cylindres. À deux, cet accident du travail aurait pu être plus limité. Employé depuis plus de vingt ans dans l'usine, Gabriel Pélissier était délégué du personnel au CHSCT.

Mais voilà... Ce jour-là, le chef de poste était absent et il fallait le remplacer ; ce jour-là il y avait des problèmes sur la ligne, et comme la direction hurle dès qu'on arrête la production, celle-ci n'a pas été arrêtée. Ce jour-là, comme tous les jours, il manquait des effectifs. Un travailleur en est mort. C'est le 33e depuis le début de l'année dans le groupe ArcelorMittal dans le monde.

L'usine ArcelorMittal de Florange, en Moselle, ne compte plus aujourd'hui que 3 500 travailleurs alors qu'elle en comptait 13 000 au début des années 1980. Depuis, les de Wendel ont quitté la région et font fortune ailleurs. Maintenant c'est Mittal, mais la course au profit est la même.

Cela fait des années que les syndicats dénoncent le manque de personnel, la polyvalence à tout va, quand ce n'est pas l'intérim pour boucher les trous quand ils sont trop béants. Moins d'effectifs, c'est plus de profits... quitte à les faire avec la peau des travailleurs.