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- Lutte ouvrière n°2047
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Dans les entreprises
Goodyear-Dunlop - Amiens : Non au projet de la direction.
Les travailleurs des usines amiénoises de Goodyear-Dunlop, qui regroupent 2 700 travailleurs, ont refusé très majoritairement, lors d'une consultation faite le vendredi 19 octobre, la nouvelle organisation des équipes projetée par la direction du groupe. Et pour cause !
Elle aboutirait en effet à faire passer l'ensemble des travailleurs en 4x8, alors qu'aujourd'hui la majorité font les 3x8 en semaine. Pour ceux qui travaillent le week-end, cette nouvelle organisation entraînerait un allongement de la durée du travail (de 28 heures à 35 heures), sans augmentation de salaire correspondante. Elle entraînerait également la suppression de 450 emplois sur trois ans, par le biais de départs à la retraite et préretraite non remplacés.
Bien entendu, le patron a fait son chantage habituel, prétendant que ce plan est la " seule solution pour rester compétitif ", et qu'il était la condition pour faire un investissement de 52 millions d'euros, nécessaire à la modernisation de la production. Il a bien entendu ajouté à sa propagande le fait que les " coûts de production " du site seraient supérieurs de 25 % à ceux des usines allemandes. Bref, l'usine serait menacée de fermeture si la direction ne réalisait pas son plan.
Le même discours a été tenu chez Continental à Clairoix, près de Compiègne, où la direction voudrait faire passer les travailleurs aux 40 heures au 1er janvier 2008, avec une grosse perte de salaire à la clé. Elle prétendait également que l'usine de Clairoix était la plus chère du groupe, et que les investissements ne pouvaient être débloqués sans une signature de l'accord. Quand il s'agit de faire travailler plus tout en imposant aux travailleurs de gagner moins, les patrons ne se montrent pas très originaux pour les arguments.
En juillet dernier, les travailleurs de Goodyear-Dunlop avaient déjà fait grève contre les attaques de la direction. En septembre, ils avaient recommencé en bloquant les entrées de l'usine pour empêcher la tenue d'une première consultation organisée par le patron. Les travailleurs tiennent bon. Il n'y a en effet aucune raison pour qu'ils se sacrifient, d'autant que Goodyear-Dunlop est le numéro 1 mondial du pneumatique, et pas une petite entreprise en difficulté !