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Leur société
Non à la loi Hortefeux !
Le projet de loi sur le contrôle de l'immigration doit être présenté à l'Assemblée nationale pour un vote définitif les 22 et 23 octobre, après avoir été légèrement remanié par le Sénat. À juste titre, l'amendement concernant les tests ADN a soulevé beaucoup d'indignation, mais les protestations qui se sont élevées à propos de cet article ne doivent pas faire oublier que c'est l'ensemble de ce projet de loi qui est indigne et qu'il faut dénoncer.
Cette loi sera la quatrième en deux ans se rapportant à l'immigration et, même si elle comporte des articles sur les conditions de régularisation pour certains étrangers ou les livrets d'épargne ouverts dans le cadre du co-développement, elle s'attaque avant tout à leurs possibilités de regroupement familial.
En ce qui concerne les tests ADN pour prouver que ce sont bien ses enfants qu'un étranger veut faire venir en France, un léger recul a été effectué par rapport au projet initial : ces tests seront payés par le gouvernement français et non plus par la famille, limités à la mère pour prouver que ce sont ses enfants et soumis à l'autorisation d'un juge, mais ils sont quand même maintenus. C'est-à-dire qu'une mère de famille immigrée n'aurait pas le droit de faire venir en France l'enfant qu'elle aurait adopté.
Quant aux conditions de logement ou de ressources permettant à un immigré de bénéficier du regroupement familial, elles sont si contraignantes qu'elles visent à le rendre quasiment impossible. Bien des travailleurs français ne les remplissent d'ailleurs pas ! Le logement doit être confortable, avec un nombre de pièces suffisant en fonction de la taille de la famille. Pour le montant des ressources, les sénateurs ont un peu adouci le premier projet, mais elles doivent être équivalentes au smic, hors prestations sociales, pour les familles de cinq personnes, et se situer entre 1 et 1,2 smic pour celles de six personnes ou plus.
Les tests de connaissance de la langue et des « valeurs de la République » sont supprimés pour les adultes résidant déjà en France, mais une formation d'une durée de quinze jours est prévue pour toute personne âgée de plus de seize ans voulant immigrer, avec obligation de suivi. Les parents devront aussi s'engager à suivre une formation sur « les droits et les devoirs des parents en France », et s'engager à ce que leurs enfants respectent l'obligation scolaire, s'ils veulent que leur titre de séjour soit renouvelé.
On comprend mieux ce que sont ces « valeurs de la République » qui apparaissent dans le projet de loi, telles que le gouvernement les comprend. Il veut bien des étrangers quand il s'agit de fournir une main-d'oeuvre aux patrons, mais pas de leur famille, considérée comme une charge. Ce qui n'empêche pas les mêmes politiciens réactionnaires de se présenter comme les défenseurs de la famille et des « valeurs traditionnelles » qu'elle véhicule...