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Dans les entreprises
À la RATP : C'est bien parti
À la RATP, les agents ont tous reçu le 10 octobre un document envoyé par le ministre du Travail, Xavier Bertrand. Ce document confirmait le passage aux 40 annuités en 2012, et aux 41 annuités en 2016. Les décotes commenceront à être mises en application à partir de 2010 et les pensions seront indexées sur les prix, alors qu'elles étaient jusqu'à présent indexées sur les salaires. Concernant le régime de bonifications, le « un cinquième », qui permet de comptabiliser trente annuités au bout de vingt-cinq ans de travail, sera supprimé pour les agents qui entreront à la RATP en 2009. Ces mesures amputeront fortement le montant des retraites. En fait, le gouvernement impose de travailler bien plus longtemps pour gagner moins. Et après, Bertrand a le culot d'affirmer que « le gouvernement n'entend pas remettre en cause l'existence des régimes spéciaux de retraite ». Mais alors, qu'aurait-il fait s'il s'y était réellement attaqué ?
Loin d'apaiser, les propos de Bertrand, comme ceux des autres membres du gouvernement, n'ont fait que conforter l'ardeur des travailleurs. La grève sera donc massive, comme tout le monde le dit maintenant, avec les lignes de métro et de bus fermées et des ateliers eux aussi arrêtés.
La grève du 18 octobre acquise, les discussions ont rapidement porté sur la suite à donner. Certains travailleurs, tout en sachant qu'une seule journée de grève ne fera pas reculer le gouvernement, en restent à une journée d'avertissement. D'autres par contre expriment dès maintenant l'idée que si le 18 a réellement le succès annoncé, il faudra immédiatement envisager la suite à donner. Dans certains secteurs, des assemblées ont déjà été programmées pour le 19 octobre afin d'apprécier les possibilités qu'il y aurait à poursuivre la grève, surtout si des secteurs importants de cheminots continuaient eux aussi l'action. La direction de la CGT, elle, a tranché. Ce sera le 18, un point c'est tout. Et pas d'assemblée pour demander l'avis des grévistes. Pour la suite, on est prié d'attendre sans rien savoir des intentions précises des syndicats. À la RATP, ils ont prévu de se réunir le 19 octobre, sans dire par avance ce qu'ils envisagent.
Cependant, dans au moins un secteur concernant l'ouest parisien et comprenant les terminus de Balard, de la Porte d'Auteuil, les deux dépôts de bus les plus proches, auxquels peuvent s'adjoindre des travailleurs des ateliers du métro, les futurs grévistes ont décidé de faire comme en 2003 et en 1995, c'est-à-dire de se réunir toutes catégories confondues. C'est donc ensemble que la décision de continuer ou non devrait être prise, de facon claire et démocratique.