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Leur société
La caisse noire de l'IUMM : Des gros billets pour des sales besognes
Le journal Les Échos révèle dans son édition du mardi 16 octobre que l'Union (patronale) des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM, une branche du Medef) possède une caisse noire de plusieurs centaines de millions d'euros. C'est à la suite d'une enquête menée sur les retraits en espèces effectués par son président, Gautier-Sauvagnac, pour un montant de 20 millions d'euros, que le pot aux roses a été découvert.
Cette caisse est constituée par les dons volontaires des adhérents à l'organisation patronale, en plus de leur cotisation. On connaît la destination d'une partie de cet argent : 160 millions d'euros sont mis en réserve et placés, pour aider les patrons à résister aux grévistes. Une anticaisse de grève en quelque sorte, constituée après Mai 68 et régulièrement approvisionnée depuis. Pour le reste, on ne sait pas à qui ou à quoi étaient destinées ces centaines de millions.
Mais il y en a évidemment qui le savent, comme cet ancien président de l'UIMM qui affirme que l'existence de cette caisse était « assez largement connue ». En effet les patrons qui sortaient, et sortent sans doute encore, des fonds de leur entreprise pour l'alimenter, en connaissaient forcément l'existence. De même qu'ils devaient bien avoir une idée de l'utilisation de cet argent. Et bien des dirigeants de l'État, toujours proches du monde patronal, devaient bien la connaître aussi.
L'existence de cette caisse noire était donc connue, sauf évidemment du public et des travailleurs. Quant à son utilisation, elle n'est pas difficile à imaginer. Selon Gautier-Sauvagnac, ces centaines de millions servent à « fluidifier les relations sociales ». Dans ce flou élégant, il y a de la place pour l'utilisation de jaunes, de milices privées, le financement de sections « syndicales » à la dévotion du patron, la corruption, les enquêtes privées sur les militants ouvriers... Bref pour tous ces petits extra plus ou moins illégaux auxquels les patrons peuvent avoir recours, qu'aucun ne désavoue et que, visiblement, ils financent collectivement.