En juillet dernier, des députés avaient fait remarquer au ministre de l'Économie que, parmi les contribuables les plus riches, des dizaines de milliers parvenaient à échapper complètement à l'impôt sur le revenu. Ils ajoutaient que les nouvelles dispositions prises par le gouvernement allaient non seulement baisser les impôts des plus riches, c'était l'objectif prévu, mais même permettre à un nombre encore plus grand de familles très aisées de ne rien payer du tout grâce aux multiples façons de rendre les gros revenus non-imposables. Ces quelques députés proposaient donc que les plus hauts revenus soient soumis à un impôt minimal. Christine Lagarde, la ministre de l'Économie, avait alors promis d'étudier la question.

Elle l'a fait ! Les députés en question viennent de recevoir un rapport leur indiquant, en substance, que l'idée d'un impôt minimal était contradictoire avec la doctrine officielle de Sarkozy et que, de toute manière, cet impôt était trop compliqué à calculer pour pouvoir être vraiment juste.

Ces députés de droite ne proposaient pourtant que d'instituer un impôt symbolique acquitté par les plus riches afin de cacher un tant soit peu cette injustice criante : plus on est pauvre, plus grande est la part du revenu qui est mangée par les impôts (directs et surtout indirects). Il est vrai que les députés ont, eux, ont le souci de leur réélection. Alors que le gouvernement n'a que celui de contenter, au centime près, les plus riches.