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Leur société
Drones d'engins
Sarkozy vient de trouver un nouveau gadget destiné à assurer la sécurité dans les quartiers réputés difficiles de la banlieue, à commencer par ceux de Seine-Saint-Denis. Il projette d'utiliser des drones, qui sont des petits avions ultra-légers, sans pilote, chargés d'engins électroniques capables de surveiller ou de filmer, de jour comme de nuit, ce qui se passe dans les rues, les abords d'immeubles, sur les toits, etc.
En Seine-Saint-Denis, comme dans toutes les banlieues pauvres des grandes villes, il n'y a pas assez d'écoles, pas assez de logements, pas assez d'emplois, pas assez de centres de santé et pas assez d'espoir. La vie y est dure, le climat trop souvent tendu. Il y a deux ans, Sarkozy a insulté les jeunes de ces quartiers : cela a mis le feu aux poudres. Un feu que les expéditions punitives musclées des forces de police ont bien souvent attisé.
C'est vrai que dans les quartiers dits difficiles les gens se plaignent souvent d'un climat d'insécurité. Et la suppression de la police de proximité n'a rien arrangé. Le gouvernement ne fait rien pour résoudre les vrais problèmes, mais il veut tout de même montrer qu'il ne manque pas d'idées.
Alors avec les drones la police, au chaud dans ses bureaux, n'aura pas à sortir dans les rues pour protéger la population, si tant est qu'elle l'ait jamais vraiment fait. Les vrais délinquants trouveront sans doute le moyen de biaiser avec ces espions volants, tandis que les braves gens resteront bien seuls dans les rues. Les drones ne leur donneront pas le sentiment d'être protégés, ni aux jeunes celui d'être compris et estimés.
Le mot « drone », en anglais, désigne le « faux bourdon » à cause de son allure. Ce n'est pas de lui qu'il faut attendre du miel.