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- Lutte ouvrière n°2045
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Dans les entreprises
Usine Smart - Hambach (Moselle) : Pas d'accord que la paye soit aussi petite que la voiture.
75 euros pour les ouvriers et 25 embauches en CDI, voilà ce qu'ont obtenu après quatre jours de grève les ouvriers de l'usine Smart à Hambach. Ils ont décidé de reprendre le travail mercredi 10 octobre au matin.
La grève avait commencé jeudi 4 octobre à l'appel des syndicats CGT, CFDT et CFTC. Une grève organisée à l'occasion des négociations salariales annuelles, avec comme revendication une augmentation des salaires nets de 110 à 150 euros par mois selon les syndicats. Les travailleurs en avaient assez des salaires qui plafonnent à 1200 euros nets, tout compris, même après dix ans d'ancienneté.
Majoritaire chez les ouvriers de Mercedes (270 sur 400 ouvriers de production), les grévistes ont été rejoints par quelques cadres et employés de bureau qui sont menacés par un plan de " réduction des coûts " de trois millions d'euros au niveau du groupe Mercedes. La plupart des travailleurs des entreprises sous-traitantes - qui composent la moitié des 1800 salariés de Smartville - ont été renvoyés chez eux par leurs directions respectives.
La grève gênait d'autant plus la direction que la production est en plein boom et devrait passer de 70 000 à 138 000 véhicules. Face à cette augmentation de la production et à l'annonce que Mercedes a doublé son bénéfice au deuxième trimestre, les grévistes réclamaient la part qui leur était due.
Voilà pourquoi dès jeudi, le site où est produit la petite voiture de Mercedes était complètement bloqué, en permanence, jour et nuit, même le week-end, par un piquet réunissant, selon les moments, de 50 à 200 travailleurs et empêchant les entrées et sorties des camions.
Au début des négociations, la direction de la Smart proposait 0 %. La grève lui a fait entrouvrir le porte-monnaie et elle a proposé successivement 2, puis 3 % puis 50 euros pour les ouvriers et 80 euros pour les cadres. Finalement, elle a revu sa copie : c'était 75 euros pour les ouvriers et 30 euros avec 1 % d'augmentation individuelle pour les cadres. Par ailleurs, la direction s'est engagée à maintenir les emplois du personnel non lié à la production jusqu'à fin 2009. Elle a aussi proposé six samedis, payés en heures supplémentaires, pour récupérer les jours de grève. Mardi soir, les grévistes acceptaient majoritairement les propositions de la direction et décidaient de reprendre le travail.
Les travailleurs des usines sous-traitantes de la Smart ont suivi le mouvement avec sympathie, certains rejoignant même le piquet de grève. Leurs négociations salariales vont bientôt s'ouvrir et les revendications sont les mêmes que celles des travailleurs de la Smart.