Les 13 et 18 octobre doivent être un succès.10/10/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/10/une2045.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

Les 13 et 18 octobre doivent être un succès.

Le 13 octobre, la manifestation prévue à l'origine pour les droits des travailleurs victimes de l'amiante et contre les atteintes à la santé au travail s'est élargie à la protestation contre les nouvelles franchises médicales que Sarkozy/Fillon veulent imposer. Le 18 octobre, ce sont les travailleurs de la SNCF, de la RATP, d'EDF-GDF, de La Poste et ceux de l'enseignement et de la fonction publique qui seront en grève et manifesteront pour protester contre les attaques contre les retraites. Plusieurs Unions syndicales départementales et plusieurs syndicats de grandes entreprises du secteur privé se joindront à cet appel.

Le scandale de l'amiante ou celui des franchises médicales méritent en eux-mêmes que les travailleurs réagissent. Imposer des franchises médicales supplémentaires est une mesure réactionnaire qui remet en cause le droit de se soigner pour ceux dont le salaire ou la pension de retraite sont bas, sans pour autant donner droit à la CMU. C'est une atteinte au pouvoir d'achat de tous les salariés qui subissent tout à la fois le blocage des salaires et les hausses des prix.

Il en va de même pour les retraites. Le gouvernement a beau chercher à détourner l'attention en parlant des " privilèges " des régimes spéciaux, avec des arguments mensongers pour diviser les travailleurs entre eux, c'est bien d'une attaque contre l'ensemble des travailleurs qu'il s'agit. Fillon a clairement annoncé qu'après être passée à 41 ans, la durée de cotisation passera à 42 ans. Et le Medef réclame à cor et à cri que l'âge de la retraite passe à 62 ans. Cela ne donnera évidemment pas un emploi à ceux parmi les anciens qui n'en ont pas - même ceux qui sont en âge de travailler ont du mal à en trouver ! -, mais cela permettra de réduire encore les pensions de retraite.

Bien au-delà de l'objectif concret de ces journées, il y a la nécessité de mettre un coup d'arrêt à la succession d'attaques qui visent le monde du travail. Cela va de la suppression d'emplois dans les services publics aux mesures permettant aux patrons de licencier comme ils veulent et quand ils veulent, en passant par le blocage des salaires.

Ce qui est le plus révoltant, c'est que, pendant que l'État vide les poches des salariés les plus mal payés, des retraités, des chômeurs, sous prétexte tantôt de déficit de l'assurance maladie, tantôt de menaces sur les caisses de retraite, il fait aux plus riches la gâterie de 15 milliards de cadeaux fiscaux. De quoi combler le trou de la Sécurité sociale ! Et ces 15 milliards s'ajoutent aux 100 milliards versés bon an mal an en aides aux entreprises.

Et, dans le genre petits cadeaux entre amis du monde des riches, voilà que le scandale d'EADS révèle que, non seulement le principal actionnaire privé de l'entreprise, Lagardère, a empoché un bénéfice considérable en vendant ses actions avant que les retards de livraison d'Airbus en fassent baisser le prix, mais qu'en plus, c'est une société d'État, la Caisse des Dépôts et Consignations, qui en a acheté au prix fort une grande partie !

Sarkozy et Fillon, ayant le Parlement à leur botte et les patrons de la presse et de la télévision à leur disposition, croient qu'ils ont les mains libres pour mener une politique visant à rendre les riches toujours plus riches en poussant les classes populaires vers la pauvreté. Ils continueront jusqu'à ce qu'ils se heurtent à la résistance du monde du travail et que cette résistance prenne une ampleur telle que les patrons craignent pour leurs profits et qu'ils renvoient leurs serviteurs politiques à la niche.

Une contre-offensive des travailleurs est nécessaire. Elle est possible parce que le monde du travail dispose de cette force immense qui est celle de faire marcher toute l'économie et donc, aussi, la capacité de l'arrêter.

Une journée de grève comme celle du 18 octobre, même réussie, ne suffira pas à elle seule à les faire reculer. Mais elle doit être un avertissement au patronat et au gouvernement et, en même temps, une incitation pour que les syndicats prévoient et annoncent une suite.

Arlette LAGUILLER.

Éditorial des bulletins d'entreprise du 8 octobre.

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