- Accueil
- Lutte ouvrière n°2045
- Kléber - Toul (Meurthe-et-Moselle) : 826 emplois sacrifiés pour que Bibendum fasse du gras.
Dans les entreprises
Kléber - Toul (Meurthe-et-Moselle) : 826 emplois sacrifiés pour que Bibendum fasse du gras.
La fermeture de l'usine Kléber appartenant à Michelin est un drame pour la région de Toul. Le coupable est le propriétaire, Michelin, qui veut encore plus de bénéfices et qui supprime les usines qu'il juge le moins rentables pour lui, comme celle de Toul, et liquide 500 emplois en Espagne. Michelin, dont le bénéfice net a augmenté de 58 % au premier semestre ! Que cela réduise au chômage des centaines de travailleurs, Michelin s'en soucie comme de sa première chambre à air.
Cette annonce a entraîné des déclarations apitoyées de la députée UMP de Toul, Nadine Morano, sur le sort des travailleurs de l'usine Kléber. Comme si la nouvelle était un coup de tonnerre dans un ciel serein ! Le responsable de la CGT de l'usine Kléber explique que cela fait un an que les élus locaux ont été informés, non pas que l'usine allait mal, mais que Michelin comptait la fermer. " On a organisé la déconfiture du site ", précise la CGT. La députée UMP aura bien du mal à expliquer ensuite aux travailleurs de Kléber qu'il faut travailler plus, elle qui n'a pas un mot contre les licencieurs, mais appelle l'État au secours pour apporter les pansements.
Le directeur de l'usine de Toul ose mettre en cause la concurrence asiatique alors que c'est le choix de Michelin de faire produire ailleurs. Il promet la revitalisation du site et la création d'autant d'emplois qu'il en supprime. Cela ne coûte pas cher. Mais l'exemple des fermetures d'usines sidérurgiques dans la région est là pour prouver qu'on ne peut accorder la moindre confiance à ce genre de déclaration.
Le gouvernement prétend qu'il sera vigilant sur les engagements de Michelin, mais lui non plus, on ne peut pas le croire. La seule chose logique serait d'interdire à Michelin, riche à milliards, de supprimer des emplois en fermant l'usine de Toul. C'est la seule façon pour des centaines de travailleurs qui, pour beaucoup, n'en sont pas à leur premier licenciement, d'éviter de se retrouver au chômage.