Depuis un mois, 74 mineurs des mines d'Aznalcollar en Andalousie se sont enfermés dans la cathédrale de Séville pour exiger le maintien des postes de travail après le licenciement de 22 d'entre eux. Ils ont été licenciés par l'entreprise EGMASA, dirigée par le gouvernement de la région d'Andalousie qui avait pris la relève du trust suédois Boliden, dernier propriétaire de la mine.

Les mines d'Aznalcollar sont connues depuis l'Antiquité. Riches en cuivre, plomb, argent et or, elles avaient été rachetées en 1987 par le groupe suédois Boliden (lié au trust canadien Trellerborg). En 1987, Boliden avait versé deux milliards de pesetas à la Banque Centrale Espagnole et, la même année, le bénéfice annoncé avait été de quatre milliards de pesetas. Jusqu'en 1992, les bénéfices ont été considérables.

Puis, à partir de 1992, des pertes furent annoncées, dues à la crise du secteur minier. Mais ce que Boliden perdait d'un côté, il le regagnait de l'autre puisque tous les équipements, jusqu'à la moindre vis, venaient de Suède, au prix fort et, par ce biais, d'autres entreprises du groupe Boliden continuaient à engranger les bénéfices.

En 1998, la rupture d'un bassin de rétention allait contaminer toute la vallée du Guadiamar, polluant gravement le parc régional de Doniana.

Boliden n'eut à payer qu'un tiers des dégâts, le reste étant pris en charge par le gouvernement andalou et le gouvernement espagnol. Puis Boliden décida la fermeture : 322 mineurs partirent en préretraite, 108 restèrent. Le gouvernement andalou qui prit la relève s'engagea à maintenir l'emploi. Aujourd'hui, alors que le gouvernement andalou vend les terrains, relance des productions, il refait des contrats temporaires avec 6 000 euros de perte par an sur les salaires et il licencie 22 mineurs.

En plus, tous savent que l'extraction rapporte puisque les prix du cuivre s'envolent et qu'à Gerena, à 12 km d'Aznalcollar, d'autres mines s'ouvrent.

C'est pour protester contre ces agissements et exiger que le gouvernement " socialiste " andalou tienne ses promesses, que les mineurs de Boliden font connaître leur colère.