Dispersion par la police des sans-logis à côté de la Bourse, à Paris : " Droit au logement opposable ", mais police opposée.10/10/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/10/une2045.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Dispersion par la police des sans-logis à côté de la Bourse, à Paris : " Droit au logement opposable ", mais police opposée.

Le mercredi 10 octobre au matin, les forces de l'ordre ont dispersé le campement de fortune des sans-abri rue de la Banque à Paris. Cette intervention est, pour le moment, la dernière de toute une série durant une semaine.

Déjà, le mercredi 3 octobre au matin, des sans-logis qui s'étaient rassemblés pour manifester, étaient raflés près d'une station de métro dans le nord de Paris. Leurs tentes et sacs de couchage étaient confisqués. Soixante-deux personnes étaient interpellées et gardées plusieurs heures.

Malgré cette tentative d'intimidation, le lendemain soir, des tentes étaient montées en plein centre-ville, devant le 24, rue de la Banque, à côté de l'immeuble du DAL baptisé " ministère de la CRISE du logement ", à proximité de la Bourse. Le jeudi 4 octobre, 111 tentes étaient installées et 200 personnes y passaient la nuit. Mais le vendredi à 4 h 45, des gardes mobiles, venus en nombre, ont réveillé familles et enfants, piétiné les tentes, confisqué le matériel et essayé de disperser tout le monde.

Les jours et les nuits suivantes, les familles sont restées là et ont dormi à même le trottoir, sur des bâches en plastique, avec des couvertures, certains sur des chaises... Le dimanche soir 7 octobre, quatre tentes ont quand même été installées pour les femmes enceintes et 145 familles ont passé la nuit dans la rue.

Et finalement, le 10 au matin, la police a dispersé tout le monde. On en est là pour l'instant.

Le DAL (Droit au Logement), qui est à l'initiative de cette action, fait remarquer que les familles en question sont en règle (françaises ou pourvues de titres de séjour), qu'elles ont fait des demandes de HLM depuis fort longtemps, que la majorité ont un travail mais qu'elles vivent cependant " dans des conditions de logement indignes et douloureuses ".

Le DAL réclame 100 000 logements tout de suite, 1 million de logements très vite et le relogement immédiat des sans-logis en lutte.

L'année dernière devant l'apparition des tentes de sans-logis le long du canal Saint-Martin, le gouvernement (c'était alors Villepin) avait cherché à " régler " le problème à sa manière en faisant voter une loi sur le " droit au logement opposable ".

Malgré cette loi qui ne sert à rien, malgré le cinéma de la ministre du Logement Christine Boutin, il n'y a toujours rien de fait en faveur des mal logés et des sans-logis.

La seule préoccupation des autorités, c'est que les sans-abri et leurs tentes ne soient pas trop visibles. Près du périphérique parisien elles sont tolérées, mais pas question qu'on les voie au centre de Paris, surtout quand il s'agit de sans-logis en lutte.

La seule réalité, ce n'est pas le " droit au logement opposable ", c'est " la police opposable ".

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