Contre la pauvreté : Propositions creuses et larmes de crocodile.10/10/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/10/une2045.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Contre la pauvreté : Propositions creuses et larmes de crocodile.

Martin Hirsch, ancien président d'Emmaüs et actuellement haut-commissaire aux Solidarités actives, a réuni des associations, mardi 9 octobre, pour débattre de l'objectif de réduction de la pauvreté présenté par le gouvernement. Il leur avait proposé de signer un texte " d'engagements partagés ", ce qu'elles avaient refusé.

" On ne signe pas un texte sur un objectif qui engage le gouvernement et qui n'est pas de la responsabilité des associations ", a déclaré Gilbert Lagouanelle, du Secours catholique, reflétant l'opinion des associations engagées dans l'aide aux plus pauvres. Effectivement, quel serait l'intérêt de signer un tel texte, si ce n'est de donner un quitus au gouvernement pour des déclarations d'intention qui risquent fort de n'avoir aucune suite ? Bien au contraire, soulignent ces associations, les mesures prises actuellement à l'encontre du droit à la santé ou des immigrés, par exemple, ne peuvent qu'aggraver la situation des plus démunis.

Elles relèvent d'ailleurs que le document que Hirsch voudrait leur faire approuver ne propose aucune mesure concrète. Ce texte parle de " réduire le chômage " ou d'avoir " une politique du logement, de la santé et de l'éducation ", etc. Mais comment y parvenir, où prendre l'argent nécessaire pour mener une politique en faveur des sept millions de pauvres ? Ce n'est pas dit, et pour cause, car cela ne pourrait se faire qu'en tournant le dos à la politique actuelle du gouvernement. Et Martin Hirsch sait bien qu'il n'a aucun moyen pour contraindre le gouvernement dont il fait partie à écorner un peu les profits des plus riches pour les redistribuer à ceux qui sont dans la misère.

Sarkozy s'est engagé à réduire de deux millions le nombre de pauvres dans ce pays, ce qui ne veut pas dire lutter contre la pauvreté : le gouvernement pourrait par exemple, comme le relève le président ADT-Quart monde, donner " un coup de pouce monétaire au tiers qui est le plus proche du seuil de pauvreté " pour que cela modifie les statistiques sans changer grand-chose à leur sort. Les propositions creuses et les larmes de crocodile, voilà tout ce qu'offre le gouvernement aux plus pauvres.

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