Arrêts maladie : Prétendus fraudeurs et vrais profiteurs.10/10/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/10/une2045.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Arrêts maladie : Prétendus fraudeurs et vrais profiteurs.

Les entreprises de contre-visite médicale prospèrent : elles sont de plus en plus sollicitées par les patrons qui veulent faire baisser le nombre d'arrêts maladie de leurs salariés. Au point même que ce marché florissant suscite, en France et ailleurs, des vocations et une concurrence acharnée entre une dizaine d'officines comme Sécurex, Medica Europe, et autres Synéance.

La chasse aux prétendus faux malades n'est pas un phénomène nouveau. Mais, depuis le début des années 2000 et encore plus avec les dernières attaques contre la Sécu de 2004 à 2007, cela a pris de l'ampleur. Certains directeurs des Ressources " humaines " la pratiquent cyniquement : celui de Valéo à Nevers, cité par la revue Liaisons sociales, s'est permis, en 2002, de demander aux médecins du département de coopérer avec le médecin du travail " dans le cadre des règles d'éthique " bien sûr ! Mais, en général, les patrons recourent à des officines de contrôle s'appuyant sur un réseau de médecins qui, moyennant une rémunération double de celle d'une consultation, vont vérifier si le malade est bien chez lui.

La Sécurité sociale et ces officines mettent en avant un chiffre de 5 à 8 % de " fraudeurs " ; cela prouve déjà que, même pour elles, 95 % des malades le sont réellement ; mais si on a droit régulièrement à des discours contre les " faux " malades qui couleraient la Sécu et les entreprises, c'est surtout pour faire pression sur tous les travailleurs, pour que, même malades ou accidentés, ils renoncent à s'arrêter. Et pourtant, s'ils sont malades, c'est souvent au travail qu'ils le doivent : au rythme accru de la production, à la pénibilité physique, aux postes durs qu'ils occupent, aux pressions de la hiérarchie pour qui le travail n'est jamais fait ni assez vite ni assez bien.

Le problème ce n'est pas la prétendue fraude des salariés, c'est la rapacité patronale.

Partager