Aker-Yards (Chantiers de l'Atlantique) - Saint-Nazaire : Procès des responsables de la chute de la passerelle du Queen-Mary 2.10/10/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/10/une2045.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aker-Yards (Chantiers de l'Atlantique) - Saint-Nazaire : Procès des responsables de la chute de la passerelle du Queen-Mary 2.

Le 15 novembre 2003, la chute d'une passerelle d'embarquement au paquebot Queen-Mary 2 en construction à Saint-Nazaire provoquait la mort de seize personnes. Les proches des victimes et les nombreuses personnes blessées (dont la plupart resteront handicapées et marquées à vie) attendaient ce procès depuis près de quatre ans.

Les sociétés Chantiers de l'Atlantique (donneuse d'ordre) et Endel (à qui avaient été sous-traitées la conception et le montage de cette passerelle) sont respectivement filiales des groupes Alstom et Suez. Toutes deux sont mises en examen en tant que " personnes morales ", et sont représentées par leur PDG respectifs.

L'acte d'accusation pointe des " successions d'erreurs et de négligences " reprochées à quatre cadres des Chantiers de l'Atlantique et quatre techniciens et cadres d'Endel. Mais pour que la vérité éclate, il faudra bien expliquer comment et pourquoi eux, exécutants plus ou moins gradés, ainsi que plusieurs autres travailleurs mis en cause à un titre ou à un autre, ont pu se retrouver à commettre ces " erreurs " qui, mises bout à bout, ont abouti à une telle catastrophe. Chacun a fait son travail comme il a pu, avec les moyens dont il disposait et sous la pression constante de la productivité et du respect des délais.

De leur côté, les premiers jours du procès confirment l'attitude prévisible des patrons d'Endel et des Chantiers : chaque patron tente de se décharger de sa responsabilité sur l'autre, espérant ainsi cacher leur complicité réelle dans les choix de course aux délais et aux profits qui sont leur vraie priorité et la véritable cause de l'accident.

Les travailleurs des Chantiers (devenus Aker-Yards) ainsi que ceux d'Endel et de l'ensemble des nombreuses entreprises sous-traitantes et d'intérim présentes sur le site suivent avec attention ce procès qui fait l'objet de nombreuses discussions. Chacun sait qu'avant comme après la chute de cette passerelle, c'est tous les jours que la santé ou la vie des travailleurs sont exposées, les leurs et celles des autres. Et nombreux sont ceux qui pensent qu'une condamnation lourde et nette des patrons des Chantiers et d'Endel devrait sanctionner leur politique aveugle de course aux profits.

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