À l'atelier SNCF de Quatre-Mares, près de Rouen, la discussion sur la " réforme " des régimes spéciaux a commencé avec les commentaires sur un article du Monde consacré aux cheminots des ateliers. Celui-ci a été amplement photocopié, car il a bien plu ! La première assemblée générale (appelée par la CGT et Sud-Rail) a eu lieu le 20 septembre, au lendemain de l'appel à la grève lancé par la plupart des fédérations syndicales pour le 18 octobre. Il y avait 450 personnes... un nombre qui rappelait celui des AG de 1995.

Il faut dire qu'aux ateliers la perspective de travailler plus longtemps, ou de partir avec des retraites encore plus minables qu'aujourd'hui, ne passe vraiment pas. Tout comme l'idée que les cheminots seraient des privilégiés ! Plusieurs interventions ont souligné, dès ce jour-là, que l'attaque sur les régimes spéciaux n'était qu'une des multiples attaques auxquelles tous les travailleurs sont confrontés et qu'il faudra non seulement réussir le 18, mais aussi trouver les moyens de s'adresser à tous et d'entraîner les autres dans une bagarre bien plus large. Le principe d'une AG hebdomadaire (chaque mardi) a été adopté et les deux AG suivantes ont réuni sensiblement autant de monde. Quatre mécanos du dépôt étaient présents à la dernière AG : signe que la volonté de faire front ensemble est présente. Des équipes se sont constituées pour faire des tournées dans les autres secteurs.

Au dépôt de Sotteville, la première AG (appelée là aussi par la CGT et Sud-Rail) a rassemblé 30 roulants lundi 24 septembre. Le lundi 1er octobre il y avait 70 présents à l'AG du dépôt. Un peu moins de roulants, mais une trentaine de sédentaires du dépôt (entretien) étaient là... La preuve que les tournées dans les secteurs avaient porté leurs fruits. Là aussi, être les plus nombreux en grève le 18 et préparer la suite est une idée qui fait son chemin.