- Accueil
- Lutte ouvrière n°2044
- RATP : Mobilisation bien réelle pour la grève du 18 octobre
Dans les entreprises
RATP : Mobilisation bien réelle pour la grève du 18 octobre
Depuis que le 28 septembre les syndicats CGT, FO, indépendants et CFTC de la RATP ont appelé ensemble à la grève du 18 octobre, rejoints par le syndicat Sud-RATP qui a appelé de son côté, le mouvement semble se dessiner et prendre forme. Quant au SAT (UNSA), implanté parmi les conducteurs du métro, il n'est pas impossible qu'il se joigne également à l'action. En tout cas, dans les secteurs où la pression des travailleurs pour la grève se fait d'ores et déjà sentir, les sympathisants du SAT sont tout naturellement entraînés.
À deux semaines de la grève, il est pour beaucoup de militants quasi certain que la ligne du RER B sera fermée ce jour-là. Au métro, la grève sera certainement très bien suivie sur la ligne 8 ou la ligne 9, mais pas seulement. La situation est analogue dans le secteur des bus où l'appel à la grève des syndicats a modifié le climat.
Au fur et à mesure des discussions et des explications données dans les tracts, de plus en plus de salariés prennent conscience de l'ampleur de l'attaque et bien des illusions qui pouvaient encore exister tombent. Il en a été ainsi au sujet des décotes, si défavorables aux salariés. Il serait même question de revenir sur le système du " un cinquième ", qui permet d'obtenir cinq annuités de retraite supplémentaires au bout de vingt-cinq ans de conduite. Tout le monde est bien sûr très attaché à ce système et n'a pas envie de le voir disparaître. Pour la petite histoire, en 2003 direction et gouvernement avaient certifié par écrit qu'ils ne s'y attaqueraient jamais ; promesse aujourd'hui oubliée.
Mais si dans leur propagande les syndicats dénoncent vertement les projets gouvernementaux, ils se gardent bien de dire qu'il n'est pas question pour eux de toucher aux 37,5 annuités pour le calcul de la pension. Les travailleurs ont donc tout intérêt à rester vigilants, même si ce n'est pas facile dans une entreprise comme la RATP, qui compte près de 40 000 salariés éparpillés dans une multitude de secteurs et travaillant avec des horaires différents. Si cet éclatement géographique et aussi les préjugés catégoriels ne facilitent pas les contacts, beaucoup se souviennent tout de même qu'en 1995 les travailleurs n'ont pas eu de mal à se retrouver tous ensemble contre le plan Juppé.
Aux bus, il y avait la crainte exprimée par les plus anciens que le fort renouvellement du personnel, très rajeuni depuis des années, ne freine la mobilisation sur les retraites. Ce n'est pas le cas. Bien des jeunes sont aujourd'hui motivés pour la grève. Il ne leur faut pas beaucoup de temps de conduite pour savoir que l'on ne peut pas faire ce métier dans de bonnes conditions jusqu'à 60 ans. Et puis, devoir atteindre les quarante annuités, voire plus, comme le veulent Sarkozy et les siens, serait être condamné à travailler jusqu'à épuisement, ou à partir avec des décotes importantes sur la pension.
Alors, le 18 octobre, la grève a toutes les chances d'être un succès.