Finalement, après des semaines de manifestations populaires de plus en plus nombreuses et passant d'une protestation contre la vie chère à une protestation contre la dictature, les généraux au pouvoir en Birmanie ont choisi la répression. Les manifestations, sur lesquelles l'armée n'a pas hésité à ouvrir le feu, sont dispersées, les manifestants bâtonnés, des centaines, des milliers peut-être, ont été arrêtés, et certainement beaucoup ont été assassinés par les militaires. Le pouvoir a pris soin de couper le pays du reste du monde en interrompant les lignes téléphoniques et Internet.

Les grandes puissances et l'ONU ont depuis plus de quarante ans fermé pudiquement les yeux sur les exactions de cette dictature, comme sur celles de beaucoup d'autres. Cela n'empêche pas la presse occidentale aujourd'hui de rejeter la responsabilité du soutien de cette dictature... sur la Chine. Mais l'important était que les affaires des investisseurs occidentaux en Birmanie aillent bien.

Aujourd'hui les gouvernements, notamment français et américain, appellent à un règlement du conflit et ont demandé aux généraux de montrer de " la retenue " dans la répression. On peut difficilement être plus hypocrite. La seule " pression " que les grandes puissances ont exercée sur les généraux... a été de leur envoyer un émissaire de l'ONU, que les généraux birmans ont évidemment " baladé " comme ils voulaient.

Les faibles protestations des Kouchner de tous les pays ne masqueront pas le fait que les grandes puissances impérialistes sont co-responsables du maintien de la dictature en Birmanie et des massacres qu'elle entraîne. Pourvu que les affaires marchent...