" La seule solution rapide réside dans une meilleure fluidité du parc HLM, afin qu'en bénéficient ceux qui en ont vraiment besoin " : voilà ce qu'a déclaré Christine Boutin dans une interview au journal Le Progrès du 22 septembre, à propos des listes d'attente pour obtenir un logement, en attendant que ceux à construire soient livrés.

En fait, la " fluidité " est déjà appliquée par les organismes HLM... en expulsant les locataires qui ont du mal à payer. Lundi matin 24 septembre, l'huissière venue procéder à une expulsion dans le quartier des Minguettes avait bien compris le message quand elle expliquait au locataire, expulsé pour retard de loyer, qu'il y avait beaucoup de demandes et qu'il devait laisser la place aux " nécessiteux ".

Apparemment, pour le bailleur de logements sociaux Alliade qui gère l'immeuble, les " nécessiteux " ne doivent quand même pas trop l'être puisqu'ils doivent payer leur loyer sans problème. En effet, il a refusé tout arrangement avec le locataire, malgré les interventions de la CNL et le plan de remboursement de sa dette qu'il avait élaboré avec l'aide des services sociaux de la mairie. Ce prétendu bailleur social (30 000 logements sociaux en Rhône-Alpes, dont 3 000 à Vénissieux) est en fait de moins en moins social, faisant payer des loyers de plus en plus élevés et étant d'autant plus pressé de faire partir les personnes en difficulté qu'on approche de la date à partir de laquelle les expulsions seront suspendues pour l'hiver.

Finalement, devant la détermination de la vingtaine de personnes venues soutenir le locataire, l'huissière et le commissaire de police ont accordé un délai jusqu'au 15 octobre. Souhaitons que ce délai permette de faire reculer Alliade.