Jeudi 13 septembre, dans le secteur production de Thomson Rennes, 80 personnes se sont rassemblées, soit la grosse majorité de ce secteur, afin de manifester leur inquiétude quant à l'avenir. Le rassemblement avait lieu à l'occasion du départ d'une machine.

Depuis quelques années Thomson a fermé ou vendu à la sous-traitance la plupart de ses centres de production, suivant d'ailleurs un mouvement général dans l'industrie électronique. Et bien sûr, ces fermetures ou ces ventes se traduisent toujours par des licenciements.

À Rennes, la direction nous promène avec une réorganisation de la production peu compréhensible. Cela se traduit notamment par des transferts de production et de machines ainsi que des échanges temporaires de personnel entre les centres de Rennes, Brest et Angers. Or l'usine de Thomson Angers a vu ses effectifs fondre de plus de la moitié en quelques années après avoir perdu son activité traditionnelle de fabrication de téléviseurs. Et, à Rennes, la plupart des intérimaires, soit plusieurs dizaines, ont été renvoyés ce printemps.

Cela alimente l'inquiétude du personnel restant, une inquiétude sur laquelle la direction spécule, laissant toutes sortes de rumeurs se propager. Elle ne verrait pas d'un mauvais oeil que les salariés de ses centres de Rennes et Angers se sentent en concurrence pour obtenir de la charge de travail. Cloisonner les salariés fait partie de sa stratégie : elle a vendu l'usine de Brest à la sous-traitance il y a deux ans, mais celle-ci fait toujours bien partie du réseau de production de Thomson.

Cette réaction, qui a remonté le moral des participants, doit être un premier pas. Pour la suite, nous aurons tout intérêt à additionner nos forces, usine de Rennes et usine d'Angers, car c'est une même direction et une même politique que nous devons affronter.