Réseau de bus - Belfort : Une réorganisation au détriment des usagers et des chauffeurs26/09/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/09/une2043.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Réseau de bus - Belfort : Une réorganisation au détriment des usagers et des chauffeurs

Pour desservir l'agglomération belfortaine, le Syndicat mixte des transports en commun, présidé par Christian Proust, conseiller général MRC, vient de mettre en service un nouveau réseau de bus.

Baptisé Optymo, avec " la révolution en route " comme slogan publicitaire, en fait d'amélioration, c'est une détérioration des conditions de transport qui est au rendez-vous pour beaucoup d'usagers... Soi-disant pour accélérer la circulation des bus, une centaine d'arrêts ont été supprimés en ville et aux extrémités des communes de l'agglomération, ce qui se traduit par des déplacements à pied plus longs, et la presse aux nouveaux arrêts. La gare SNCF, par exemple, n'est plus desservie que par une seule ligne ; c'est la galère pour les personnes âgées ou handicapées chargées de bagages, qui doivent descendre à des arrêts plus rares et bien plus éloignés.

Alors que les bus devaient théoriquement passer toutes les dix minutes en ville, des retards et attentes de plus d'une demi-heure sont monnaie courante. La multiplication des correspondances, très souvent ratées, rallonge beaucoup le temps de transport. Les chauffeurs se retrouvent en première ligne face aux récriminations des usagers. Mais ils ne peuvent pas tenir les nouveaux horaires prévus : sur certaines portions de ligne, où il n'y a pas de voie spéciale, il leur faudrait rouler à plus de 50 km à l'heure, voire 60, entre chaque arrêt, ce qui est rigoureusement impossible.

À la rentrée scolaire, la pagaille a été à son comble ; elle continue. Par exemple, à 18 h, à la sortie devant le lycée Follereau, un seul emplacement pour sept bus archi-bondés. Dans celui allant à Beaucourt, qui emprunte une portion d'autoroute, il y a encore des lycéens voyageant debout. Bonjour la sécurité !

Pour gagner du temps, les concepteurs d'Optymo ont eu une idée géniale : les chauffeurs ne vendent plus de billets dans les bus, même pour les usagers occasionnels. Ceux-ci doivent prévoir d'acheter des tickets à l'avance chez des commerçants, une carte alimentée avec dix euros minimum, ou encore un ticket de 3 euros valable une journée. Les usagers qui, par contre, doivent prendre les bus plus de deux fois par jour, pour aller travailler aux quatre coins de la ville par exemple, verront leur abonnement mensuel passer de 30 à 36 euros le 1er décembre.

Le député UMP Meslot, qui prépare les élections municipales, a lancé une pétition de protestation qui aurait, paraît-il, recueilli plusieurs milliers de signatures. La démagogie ne l'arrête pas, car il a voté avec la gauche locale la création de ce nouveau réseau. Or il n'y a pas de miracle : sans augmenter le budget de fonctionnement, c'est-à-dire sans augmenter notablement le nombre de véhicules et sans embaucher de nouveaux chauffeurs, il est impossible d'avoir des dessertes étendues partout, plus nombreuses et plus rapides.

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