Les heures supplémentaires de Sarkozy : Des promesses démagogiques a la réalité26/09/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/09/une2043.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les heures supplémentaires de Sarkozy : Des promesses démagogiques a la réalité

Avec son slogan " travailler plus pour gagner plus " Sarkozy s'était vanté de donner un coup de pouce aux revenus des salariés qui feraient des heures supplémentaires. Mais à l'approche du 1er octobre, date d'entrée en vigueur de la loi votée le 21 août sur les heures supplémentaires, la réalité apparaît derrière le slogan.

Sarkozy avait expliqué qu'au-delà de 35 heures, les heures supplémentaires payées 25 % de plus ne seraient pas imposables, et que salariés et employeurs seraient exonérés de cotisations sociales. Il répétait à l'envi : " Pourquoi ne pas permettre à ceux qui le veulent de travailler plus pour gagner plus ? ", comme si cela relevait du libre choix du travailleur. Mais bien sûr la loi indique que ce seront les patrons qui décideront ou non d'instituer des heures supplémentaires.

En ce qui concerne la défiscalisation, le slogan pourrait même devenir " travailler plus pour gagner moins ", par exemple pour des familles à revenus modestes. En effet, en gagnant un peu plus, elles risquent de perdre le bénéfice de la prime pour l'emploi qui est soumise à des conditions de revenus. Comme les heures supplémentaires même défiscalisées entreront dans le calcul du revenu fiscal de référence qui détermine les taxes d'habitation et les taxes foncières, celles-ci pourraient augmenter.

Enfin, contrairement à ce que laissait sous-entendre Sarkozy qui en faisait une mesure globale pour tous les salariés, ces heures supplémentaires non imposables ne concerneront pas tous les salariés. Par exemple pour ceux comme les commerciaux qui perçoivent un salaire variable, rien n'est prévu. Quant aux cadres payés au forfait jour (218 jours par an), comme de nombreux accords d'entreprise prévoient des durées de travail variant entre 195 et 215 jours, leurs heures supplémentaires effectuées jusqu'au 218e jour pourraient ne pas être défiscalisées.

Même si bien des points restent obscurs, la loi a par contre, d'ores et déjà, fixé le montant des allégements des cotisations patronales pour inciter les employeurs à recourir à des heures supplémentaires. Dans les entreprises de moins de 20 salariés, ce sera 1,50 euro par heure et pour celles de plus de 20 salariés, 0,50 euro.

Sarkozy s'était vanté de faire " gagner plus en travaillant plus ". Avant même l'entrée en vigueur de sa loi le 1er octobre, il apparaît de plus en plus clairement que ce slogan démagogique est aussi largement mensonger.

Partager