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À la SNCF : Vers la grève
Depuis que Fillon a déclaré le 9 septembre que la réforme des régimes spéciaux de retraite était prête, depuis que Sarkozy l'a confirmé le 18 septembre puis a précisé sa " méthode " et surtout le calendrier qu'il compte suivre, le climat social évolue de jour en jour à la SNCF. La réforme des régimes spéciaux est un coup, parmi d'autres, porté par le gouvernement et la direction. Il est venu après l'annonce de la fermeture programmée de 262 gares fret, pouvant entraîner jusqu'à 7 000 suppressions de postes, après la décision d'appliquer la loi cadre sur le " service minimum ", et au moment même où la direction, dans les négociations salariales, ne prévoit que 1,3 % d'augmentation pour l'année 2007
C'est dire que les cheminots sont en première ligne. Face à toutes ces attaques, les six fédérations syndicales qui se sont réunies le 19 septembre, CGT, CFDT, FO, CFTC, SUD-Rail, CFE-CGC, ont proclamé que " l'heure est à l'action " et appellent " les cheminots à s'inscrire dans un mouvement national de grève le 18 octobre 2007 ". Quant à l'UNSA et à la FGAAC (autonomes agents de conduite), elles ont indiqué " qu'elles ne fermaient pas la porte à la mobilisation ". Elles attendent en fait une rencontre prévue avec le ministre Xavier Bertrand, le 27 septembre, et les résultats de la négociation salariale.
Depuis qu'a été annoncée la journée de grève du 18 octobre, les discussions sont très nombreuses, bien plus qu'elles ne l'avaient été avant la grève de 1995. Il y a ceux qui pensent qu'une journée de 24 heures ne suffira pas pour faire reculer Sarkozy et qui se disent prêts à continuer. Mais il y a aussi ceux, encore nombreux, qui veulent voir ce qui va sortir des rencontres prévues avec les représentants du gouvernement et ceux de la direction de la SNCF.
Cependant, ceux qui pensent que la grève est inéluctable sont chaque jour plus nombreux. Non seulement la grève se discute, mais aussi la nécessité de s'adresser à tous les travailleurs qui verront le régime général à nouveau attaqué en 2008, avec l'allongement programmé à 42 ans, voire 45 ans de cotisations retraite. Et le fait que la fédération CGT ainsi que d'autres syndicats expliquent cela rend palpable l'idée que le mouvement pourrait s'étendre.
De son côté, la direction de la SNCF a nommé dans chaque établissement un " monsieur retraite " chargé, avec bien du mal, d'expliquer le bien-fondé de la réforme. La crainte qu'éprouve la SNCF face à la grève qui se prépare ne fait qu'alimenter les discussions parmi les cheminots et les conforte dans leur bon droit et dans les possibilités qu'ils ont de faire reculer le gouvernement.