Les 157 postiers du CDIS (centre de distribution) de Beauvais acheminent le courrier sur l'agglomération et les communes environnantes. Comme dans toute La Poste, les réductions d'effectifs rendent le travail de plus en plus pénible. Ainsi depuis plusieurs semaines, il n'y a pas assez de postiers pour distribuer le courrier sur toutes les tournées. Mais une tournée qui n'est pas faite un jour est forcément deux fois plus chargée le lendemain.

Les remplaçants (rouleurs) se retrouvent chaque matin sur une nouvelle tournée qui, de plus, n'a pas été faite la veille.

Samedi 15 septembre, ne supportant plus de travailler dans ces conditions, les postiers se sont donc réunis et ont prévenu la hiérarchie qu'il fallait faire quelque chose, tout de suite ! Lorsque le directeur nous a dit que nous pénalisions nos " clients " en ne distribuant pas la presse ce matin-là, la réponse a été unanime : c'est La Poste elle même qui pénalise les usagers en ne faisant distribuer le courrier qu'un jour sur deux.

Le lundi matin, comme prévu, nous nous sommes à nouveau réunis, avec le soutien de la CGT et de SUD, et avons attendu que le directeur et son supérieur hiérarchique viennent s'expliquer. Ils ont dû promettre, par écrit, que plus aucune position de travail ne serait " à découvert " (sans personne devant) et se sont engagés à prévoir un volant de remplacement suffisamment nombreux et suffisamment qualifié.

De fait, mardi matin 18 septembre, le directeur annonçait l'embauche d'un CDI et le recrutement immédiat de cinq CDD. C'est un premier pas même si c'est bien sûr insuffisant : nous demandions douze emplois à durée indéterminée. Mais le fait que la colère se soit exprimée spontanément, sans prévenir, et qu'elle ait touché quasiment tout le monde, chefs compris, n'a pas été pour rien dans le recul de la direction.