Droit des "peuples premiers" : Un droit formel, une disparition réelle26/09/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/09/une2043.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Droit des "peuples premiers" : Un droit formel, une disparition réelle

Les Nations unies ont récemment voté une déclaration reconnaissant le droit des " peuples premiers " à " être autonomes, à ne pas subir l'assimilation forcée ou la destruction de leur culture ".

Ceux qu'on désigne aujourd'hui sous ce terme de " peuples premiers ", et qu'on appelait naguère plus crûment des " sauvages ", ce sont par exemple les Inuits qui vivent dans le Grand Nord, les Papous de Nouvelle-Guinée, les Aborigènes d'Australie. Ils ont pour caractéristique commune d'avoir survécu aux contacts avec les colonisateurs et d'avoir peu ou prou conservé des traces de leur mode vie ancestral.

La survie de leur culture, et leur survie tout court, est surtout due au fait qu'ils occupaient, ou ont été confinés dans des territoires restés longtemps inexploitables par les colonisateurs ou leurs successeurs actuels : trop chauds, trop froids ou trop arides. Mais il n'y a aujourd'hui plus de trace vivante de ceux de ces " peuples premiers " qui vivaient aux Antilles avant l'arrivée des colonisateurs, et presque plus des Indiens qui peuplaient les grandes plaines d'Amérique du Nord.

Aujourd'hui, le concert des nations dites civilisées, en mal de bonne conscience, crée des musées pour faire connaître les cultures de ces peuples disparus, appelle " êtres humains " ceux qui ont été pourchassés comme des animaux et distribue des bonnes paroles aux survivants. Mais ce ne sont encore que des paroles, car la déclaration des Nations unies n'a pas force de loi.

Les États-Unis, l'Australie, le Canada et la Nouvelle-Zélande, qui pourraient être directement concernés, ont voté contre cette résolution, toute verbale qu'elle soit. On ne saurait être trop prudent car si du pétrole ou de l'uranium étaient découverts sur un territoire dévolu à un " peuple premier ", il faudrait évidemment aviser.

Car dans une société dont la base est la recherche du profit capitaliste, la " civilisation " signifie encore trop souvent l'expropriation et les spoliations, alors qu'elle devrait apporter l'éducation et la culture, la médecine et les soins.

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