Avec l'arrivée du TGV-Est, une des lignes du réseau des transports en commun de l'agglomération rémoise (la TUR) a été dégarnie, afin que soit desservie la nouvelle gare TGV Champagne-Ardenne de Bezannes.

Les usagers du quartier Croix du Sud ont de ce fait vu la fréquence des bus devenir complètement aléatoire, l'attente pouvant durer de douze minutes à plus d'une heure.

D'autres solutions, moins pénalisantes pour les usagers, auraient été possibles, comme le prolongement de la ligne M. Cependant ce n'est pas ce choix qu'ont fait les dirigeants de l'intercommunauté Reims Métropole et des TUR, et cela par souci d'économiser 300 000 euros.

Le groupe Kéolis, gestionnaire des TUR, n'est pourtant pas en état de manque. Depuis quinze ans, les dividendes reversés aux actionnaires des TUR sont en constante progression, avec des chiffres plus qu'impressionnants. Pour l'année 2006, le taux de rentabilité de l'action a été de 463 %, soit 150 fois mieux que le Livret A.

Ces chiffres, repris par la presse régionale, ont été communiqués au terme d'une expertise commandée par le Comité d'établissement des TUR. Les dirigeants de Reims Métropole les connaissaient donc, mais pas question pour eux de demander à Kéolis d'écorner ses profits si peu que ce soit. Au contraire, c'est aux usagers que le vice-président de l'agglomération s'en est pris. Dans une interview au journal l'Union il a en effet déclaré que les usagers pouvaient bien attendre 2010 l'arrivée du tramway, " que cette mesure n'est que provisoire, (...) il faudra simplement que ces personnes prennent d'autres habitudes ". Si ce n'est pas là du mépris, alors les mots ne veulent plus rien dire.