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- Lutte ouvrière n°2042
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Sport 2000 : Clermont-Ferrand Les CNE licenciés ne se laissent pas faire
Mardi 28 août, cinq jeunes, en contrat nouvelle embauche (CNE), du magasin Sport 2000 au centre commercial de La Pardieu à Clermont-Ferrand, recevaient leur lettre de licenciement sans aucun motif... quelques jours après avoir porté, avec d'autres employés, une liste de revendications à leur patron !
Le patron qui possède trois autres magasins dans la région se croit tout permis. Outre les caméras de surveillance dans le magasin, il en a installé une autre à l'entrée des vestiaires. Au retour des arrêts-maladie, les salariés doivent se justifier. Autre exemple : cet été, plusieurs employés étant partis ensemble en week-end, l'un d'eux s'est blessé et a été arrêté une semaine. Le lendemain le PDG leur a fait la morale sur le risque de partir à plusieurs dans la même voiture : " Cela ferait cinq employés en moins si vous aviez une panne ".
Cet été, le magasin a été refait à neuf. Les heures supplémentaires n'ont pas manqué lors les travaux ou des journées de liquidation du stock. Certaines heures n'ont pas été comptabilisées car considérées comme " investissement personnel pour l'entreprise " ! Les autres étaient récupérables sans majoration.
Jusqu'au 11 août, sur 18 employés il y avait neuf CNE dont le directeur du magasin. Ce jour-là, celui-ci était licencié sans préavis ni entretien préalable " pour diminuer la masse salariale " alors qu'une annonce était passée à l'ANPE pour ce même poste.
Des membres du personnel ont alors remis une lettre au PDG, réclamant entre autres, le paiement majoré des heures supplémentaires, une salle de pause, le respect de la vie privée et l'organisation d'élections de délégués du personnel.
Trois jours plus tard, d'autres jeunes étaient recrutés en CNE eux aussi pour les remplacer et cinq salariés en CNE apprenaient qu'ils étaient renvoyés. Ils ont décidé de ne pas se laisser faire et se sont adressé à la CGT locale.
Plusieurs rassemblements ont eu lieu devant le magasin pour exiger leur réintégration et dénoncer les méthodes de ce patron.
Celui-ci a d'abord proposé 2000 euros par salarié contre l'abandon de la procédure aux Prud'hommes. Mais la mauvaise publicité faite à son commerce et la perte importante de chiffre d'affaires l'ont sans doute fait réfléchir. D'autant plus que l'inspection du travail qui a constaté de nombreuses infractions au code du travail doit transmettre un procès verbal à la justice.
Après un nouveau rassemblement, un accord beaucoup plus favorable aux licenciés a été trouvé qui profitera aussi aux salariés restant dans l'établissement.
S'ils n'ont pas obtenu leur réintégration, les licenciés sont satisfaits d'avoir dénoncé publiquement les méthodes de leur patron et, surtout, de la perspective de le voir poursuivi en justice.