"Modernisation" du marché du travail : Les exigences du Medef et la façon d'y répondre19/09/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/09/une2042.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

"Modernisation" du marché du travail : Les exigences du Medef et la façon d'y répondre

Dans le cadre du cycle de rencontres visant prétendument à " moderniser le marché du travail " le patronat a commencé à annoncer franchement ses projets aux syndicats lors de la rencontre du 14 septembre,

Ces négociations imposées par Sarkozy, avec contrainte de conclure avant la fin de l'année, devraient selon celui-ci " en finir avec la précarité ". Le Medef a donné immédiatement son interprétation de ces paroles : il veut tout simplement en finir avec les quelques conditions et restrictions existantes sur le recours aux emplois précaires, CDD et Intérim. Pour les patrons, il faut libérer la précarité !

Tout le reste va dans le même sens. Ainsi les patrons veulent en finir avec les " contraintes " d'une période d'essai d'un mois pour les ouvriers, pouvant aller jusqu'à six mois pour certains cadres. La période d'essai devrait être donc fortement allongée. À celle-ci s'ajouterait une " étape de validation économique ", permettant à l'employeur de mettre encore à la porte sans motif et sans droit le salarié. Les représentants du Medef n'ont pas encore précisé la durée de tout ce montage, mais le tout devrait atteindre les deux ans, c'est-à-dire exactement ce qui existe pour le CNE dans les entreprises de moins de vingt salariés, et ce qui était proposé pour les jeunes de moins de 26 ans dans le cadre du CPE, mis au placard suite aux manifestations de 2006.

Les patrons ont encore demandé plus, ressortant le dossier préparé en 2003 pour Raffarin par le secrétaire général de Renault, De Virville. Ils ont proposé le " contrat de mission ", rebaptisé " contrat de projet ". Dans ce cadre, le salarié est embauché pour une période non précisée mais limitée, c'est-à-dire jusqu'à ce que son patron n'ait plus besoin de lui. Par exemple, pour lancer un nouveau modèle de voiture, de machine, d'outil, on pourrait faire un tel " contrat de projet ". Au bout d'un an, trois ou même cinq ans, le " projet " prenant soudainement fin, le salarié se retrouverait dehors sans procédure, sans motif et sans pouvoir réclamer quoi que ce soit.

Voilà donc la première tranche de ce que le patronat se propose de faire avaliser par les syndicats. À ce genre de procédé, il n'y a qu'un moyen de répondre : c'est celui que viennent d'employer par exemple les travailleurs de Goodyear-Dunlop à Amiens face à un projet patronal de ce géant mondial du pneu, s'attaquant à leurs conditions de travail et voulant imposer le travail gratuit. Ils ont massivement fait grève, mettant à la porte de leurs usines les représentants du patron, obligeant ceux-ci à faire amende honorable et à annoncer devant des centaines d'ouvriers que leur projet initial était retiré.

Voilà la manière de " négocier " efficacement dont feraient bien de s'inspirer les chefs syndicaux, en tous les cas les travailleurs.

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